27 octobre 1996-25 janvier 2014, après 18 ans de disette, le handball algérien a renoué avec les consécrations en remportant la Coupe d'Afrique à Alger grâce à son équipe nationale masculine, au terme d'un tournoi qui a plongé le peuple algérien dans la joie et l'allégresse. D'aucuns ne s'imaginaient un tel scénario, les plus optimistes espéraient, au mieux, une qualification au Mondial-2015 au Qatar et «basta», en raison de la mauvaise préparation de la sélection algérienne née de la crise qui a secoué la petite balle et ses répercussions sur les Verts. Mais finalement, l'année 2014 a commencé de la plus belle des manières pour le sport algérien et le handball national en particulier, après des mois et des mois de querelles intestines impliquant la Fédération algérienne (FAHB) et les clubs. Une situation qui avait nécessité la venue à Alger du président de la Fédération internationale (IHF), l'Egyptien Hassan Moustafa, pour dénouer la crise, en vain. Les Berkous, Slahdji, Rahim, Zamoum et autres Chehbour et Boukhmis ont gravé leurs noms en lettres d'or dans le palmarès du handball algérien comme ceux ayant offert à l'Algérie un 7e titre continental après une longue traversée du désert. Placée dans la peau d'un outsider, l'équipe algérienne, dont la préparation a été perturbée après une longue période d'hibernation du championnat et une cascade de blessures pendant le tournoi (Berriah, Mokrani, Zamoum...), a réussi à déjouer tous les pronostics et donner une leçon de courage et d'héroïsme à tous ses adversaires et en particulier à l'équipe tunisienne, archi-favorite mais qui a dû céder face à la furia et la détermination des «Verts». Et dire que certains membres du précédent bureau fédéral et de l'actuel bureau également avaient évoqué la possibilité que l'Algérie se retire de l'organisation du 21e championnat d'Afrique des nations (CAN-2014), de peur qu'elle ne soit pas prête le jour «j» sur le double plan logistique et sportif en raison du manque de temps. Que nenni ! Excepté quelques couacs organisationnels, notamment ce match de classement Libye-Nigeria dont une mi-temps s'est jouée à la salle de Chéraga et une autre à la coupole du complexe Mohamed-Boudiaf en raison de l'infiltration des eaux de pluie, l'Algérie a répondu présente et son Sept national a décroché sa 7e couronne africaine de haute lutte après avoir réalisé un sans-faute tout au long du tournoi (8 victoires en autant de matchs). Tour à tour, les coéquipiers du capitaine Mohamed Mokrani se sont défaits du Nigeria, RD Congo, Angola, Congo, Maroc (phase de poules), Sénégal (quarts de finale), à nouveau de l'Angola (demi-finales) et enfin du double champion d'Afrique sortant, la Tunisie, en finale sur un parquet de la salle Harcha-Hacène d'Alger qui allait s'avérer un «enfer» -- sportivement parlant-- pour les adversaires. En finale, il a fallu une prestation majuscule de l'équipe nationale, dont celle d'Abdelmalek Slahdji, un «monstre» qui multipliait les arrêts miraculeux dans sa cage jalousement gardée, pour voir Mokrani et Co soulever le trophée de cette 21e édition du CAN, pour la première fois depuis 1996 à Cotonou (Bénin). A chaque sortie des hommes de Réda Zeguili, la mythique salle Harcha affichait complet et les tribunes s'avéraient trop exiguës, retrouvant ainsi une ambiance des grands jours dont elle seule a le secret après des années de léthargie et un incendie qui l'a détruite un certain 16 avril 2001. La finale contre la Tunisie d'Issam Tej s'est jouée, elle, devant un public en plein délire et les forces de l'ordre ont été obligées de renvoyer à la maison les «retardataires» qui ont dû suivre la rencontre sur le petit écran. Zeguili, qui poursuit jusqu'à aujourd'hui le travail entamé par l'ex-sélectionneur Salah Bouchekriou, parti au Bahreïn, a réussi son pari personnel de succéder à son actuel président au GS Pétroliers, Djaâfar Belhocine (1996) dans le cercle très fermé des entraîneurs algériens sacrés champions d'Afrique, aux côtés d'Aziz Derouaz (1981, 1983, 1985, 1987 et 1989). Et, cerise sur le gâteau, les joueurs de l'équipe nationale ont réussi, au terme du tournoi, à rafler la majorité des distinctions individuelles, ne laissant que des miettes à leurs adversaires. Messaoud Berkous a ainsi été élu meilleur joueur du tournoi et meilleur buteur avec 44 réalisations, Slahdji s'est adjugé le titre de meilleur gardien de but, Ryad Chahbour a été sacré meilleur ailier gauche du championnat d'Afrique, sans oublier les titres de Mohamed Mokrani (meilleur pivot), Abdelkader Rahim (meilleur demi-centre) et Sassi Boultif (meilleur arrière droit). Une véritable razzia, comme pour démontrer que ce titre continental est hautement mérité. Avec une équipe composée d'un juste mix entre jeunes, locaux et professionnels, l'Algérie a relevé le défi de décrocher une couronne qui l'a boudée près de deux décennies mais qui a fini par être charmée et courtisée par des joueurs qui en voulaient tant. Un autre défi l'attend dans moins d'un mois. Celui de se qualifier au tour principal du championnat du monde-2015 à Doha en s'extirpant d'un groupe très relevé en phase de poules qui comprend les «experts» français, la Suède, République tchèque, Islande et l'Egypte. Pour plusieurs, c'est l'Everest qui devrait escalader. Mais pour Zeguili et ses hommes, l'Algérie a un statut de champion d'Afrique à défendre en terre qatarie et jouera ses chances à fond.