Présentée comme favorite en puissance, l'équipe algérienne de football a finalement raté sa sortie lors de la 30e Coupe d'Afrique des nations CAN-2015 en Guinée équatoriale (17 janvier-8 février), se faisant éliminer dimanche soir par la Côte d'Ivoire (3-1) aux quarts de finale de l'épreuve. Ayant réussi à passer le premier tour, en terminant à la deuxième place du groupe C derrière le Ghana, l'Algérie s'est vu opposer à une équipe ivoirienne – dirigée par le rusé Hervé Renard – plus déterminée et surtout plus réaliste, et qui ambitionne de reconquérir un trophée qui fuit la vitrine des Eléphants depuis... l'édition 1992 au Sénégal. Mais la réalité est là, et le football est souvent implacable. Il ne suffit pas de dominer pour faire des résultats et les Algériens l'ont appris à leurs dépens en laissant échapper une qualification qui leur tendait les bras au regard du jeu qu'ils ont produit et de leur supériorité manifeste. «Ce soir, nous avons battu la meilleure équipe de ce tournoi. Il fallait rester lucides, bien organisés et commettre moins de fautes. Au niveau du jeu, et dans la maîtrise du ballon, l'Algérie a été au dessus de nous», a admis le coach des Eléphants à l'issue de la partie. Des propos révélateurs confirmant que les Verts étaient devant une belle occasion de continuer leur bonhomme de chemin, dans un tournoi ouvert, qui a vu l'élimination de plusieurs sérieux prétendants pour le sacre à l'image du Sénégal, la Tunisie ou encore du Mali. «Il y a beaucoup de regrets car nous étions capables de faire une longue route dans cette CAN», estiment unanimement le staff technique et les joueurs au moment de faire le bilan de cette expédition en terre équato-guinéenne. Une grande équipe se construit dans la douleur : «Manque d'expérience des joueurs retenus, erreurs de jugement ou de coaching de Gourcuff, c'est un peu de tout cela», estime un des nombreux envoyés spéciaux de la presse française, qui souligne que si l'équipe algérienne développe un beau jeu, elle est souvent absente au moment de la concrétisation et forcément elle se fait piéger», précise-t-il. Appelé à s'expliquer sur cette «désillusion», le coach français évoque «un manque d'efficacité en attaque» qui s'est avéré fatal et payé cash devant une équipe ivoirienne aux grandes individualités. «On sort toujours plus grands de ce genre de tournoi» Si certains joueurs ont fait preuve de naïveté sur certaines actions chaudes, à l'image de Soudani qui avait la balle du (1-0) au bout des pieds, Gourcuff a lui commis des erreurs tactiques en laissant en place le même dispositif tactique, selon des observateurs. Ces remarques sont étayées par les déclarations de l'entraîneur et des joueurs eux même. «Le football est une question d'efficacité», ne cessait de répéter le technicien français, qui aura bien du mal à digérer cette élimination amère. A l'instar de ses coéquipiers, le milieu de terrain Saphir Taider éprouve le même sentiment de déception d'amertume et tente de trouver des explications à ce peu glorieux épisode de la sélection algérienne. «Je suis déçu tout comme mes coéquipiers mais il faut positiver. L'équipe a prouvé qu'elle a de l'avenir. Maintenant la CAN est derrière, nous devons bien retenir la leçon. On sort toujours plus grands de ce genre de tournoi», a estimé le sociétaire de Sassuolo (série A italienne). Côté statistiques, l'Algérie a marqué 6 buts lors de cette compétition, et en a encaissé 5. Le coach national Christian Gourcuff, qui devrait être reconduit dans ses fonctions en dépit de son échec à mener les Verts pour le dernier carré, comme le stipule son contrat objectif signé avec la Fédération algérienne (FAF), a utilisé 16 joueurs sur les 23 retenus, lors des quatre matchs disputés par l'Algérie lors de cette CAN. Désormais, les Verts doivent tourner la page de cette CAN-2015, loin des espérances placées, et se projeter sur l'avenir et les prochaines échéances qui se profilent à l'horizon, notamment les éliminatoires de la CAN-2017, suivies de celles du Mondial-2018.