En fait, ce ne sont pas moins de 250 000 capsules de fusil de chasse, prêtes à l'emploi, que les douaniers du port de Annaba ont découvertes, ce dernier mardi, enfouies dans un containeur. Le fait que l'importateur ait mentionné sur le document douanier qu'il est mentionné « pièces de rechange équipements électroménagers » n'a pas dissuadé les gardiens des frontières économiques à pousser plus loin leurs investigations. Ils ne se sont pas également découragés à l'ouverture des premiers cartons bien visibles contenant effectivement de la pièce de rechange. Flairant le gros gibier, ils avaient poursuivi leurs recherches. Ce qui leur a permis de mettre au jour le carton contenant les capsules, puis un deuxième et un troisième pour finalement constater qu'à l'exception de la rangée jouant le rôle d'écran, les munitions prohibées composaient 90% du poids du containeur. En provenance de l'Hexagone, ce dernier avait été commandé par un opérateur économique de la région de Batna, sa destination finale. Il s'est avéré par la suite que la déclaration portant identification de l'importateur avait été établie sur la base de renseignements donnés par un père de famille. Selon nos sources, ce dernier avait été informé qu'il était attributaire d'un logement public locatif et que pour en bénéficier, la remise de la photocopie de la pièce d'identité et autres documents administratifs étaient indispensables. Tout heureux de la bonne nouvelle, le malheureux s'était rapidement soumis à cette obligation en remettant un dossier comportant toutes les pièces demandées. Plusieurs jours après, alors qu'il désespérait pour obtenir les clés du logement promis, ce sont les éléments des services de sécurité qu'il verra apparaître devant la porte de la bicoque qu'il occupait. Informé qu'il lui était reproché une importation frauduleuse de munitions de fusil de chasse, qu'il devait débourser plusieurs dizaines de millions de dinars au titre de pénalités douanières, qu'il devait avouer à qui il destinait les capsules et qu'il était passible de poursuite judiciaire, le père de famille tomba à la renverse. Il ne cessait pas de répéter à ses interlocuteurs des services de sécurité, que n'ayant même pas de quoi subvenir aux besoins élémentaires de sa famille, comment pouvait-il se permettre d'engager la somme équivalente au paiement du produit importé. Sa bonne foi ayant été démontrée, les enquêteurs ont poursuivi leurs investigations pour finalement tomber sur l'importateur. Il s'est avéré que ce dernier est un spécialiste des faux dossiers d'importation. Il changeait à chaque fois de stratégie pour disposer d'un dossier à soumettre aux services des douanes algériennes et procéder à une opération d'importation sans avoir à s'inquiéter des répercussions fiscales. Dans certains cas, les adresses déclarées étaient fausses ou s'agissant d'une baraque dont les occupants vivotaient au jour le jour. Acculé, l'importateur escroc a avoué son forfait. Ayant à répondre de plusieurs chefs d'inculpation., il a été placé sous mandat de dépôt.