Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a affirmé que la position financière extérieure de l'Algérie lui a permis d'atténuer l'effet du choc externe, mettant toutefois en garde contre le risque d'érosion de la résilience de cette position si le choc externe venait à perdurer. Lors de la présentation des tendances monétaires et financières du pays du 4e trimestre 2014, en présence des PDG des banques et établissements financiers activant en Algérie, Mohamed Laksaci a indiqué que «la position financière extérieure nette appréciable de l'Algérie à fin 2014 devrait contribuer à atténuer l'effet du choc externe en 2015». En outre, le très faible endettement en devises des entreprises du secteur des hydrocarbures et des banques a contribué à limiter l'impact des conséquences financières du choc externe, a indiqué Laksaci. Toutefois, il a noté que «si le choc externe venait à perdurer, la résilience de la position extérieure de l'Algérie pourrait rapidement s'éroder, d'autant que le niveau très élevé des importations est non soutenable et constitue un risque additionnel pour la balance des paiements extérieurs sur le moyen terme». De même, le déficit de la balance des paiements, une forte contraction de l'excédent commercial et un repli du niveau des réserves officielles de change représentent les premiers signes de vulnérabilité de l'économie algérienne face au choc externe engendré par une chute drastique des cours mondiaux de pétrole brut. Ainsi, l'année 2014 s'est caractérisée par un déficit du compte courant de la balance des paiements dès le premier trimestre et qui s'établit à 9,11 milliards de dollars fin décembre. Selon les chiffres avancés par le gouverneur de la Banque d'Algérie, parallèlement, l'excédent appréciable du compte capital, soit 3,23 milliards de dollars contre un déficit de 0,87 milliard de dollars en 2013 n'a que faiblement compensé le déficit du compte courant. En conséquence, les réserves officielles de change de l'Algérie se sont contractées à 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014, contre 185,273 milliards de dollars à fin septembre de la même année. Ce nouveau repli des réserves de change intervient après une stabilisation au premier semestre 2014 à 193,269 milliards de dollars contre 194,012 milliards à fin décembre 2013. En outre, la poursuite de l'emballement des importations de biens pour la quatrième année consécutive et la baisse des exportations se sont traduites par une forte contraction de l'excédent commercial au cours de l'année 2014 et qui s'est établi à seulement 0,59 milliard de dollars en 2014 contre 9,73 milliards de dollars en 2013, soit le plus faible excédent commercial depuis l'année 1998. Dans ce cadre, la valeur totale des exportations pour l'exercice 2014 a atteint 60,04 milliards de dollars en baisse de 7,2% par rapport à 2013. Les exportations d'hydrocarbures ont atteint 58,34 milliards de dollars (contre 63 milliards en 2013), alors que les exportations hors hydrocarbures se sont établies à 1,692 milliard de dollars en hausse par rapport à l'année précédente (1,051 milliard). Par contre, les importations de biens ont poursuivi leur progression à 59,44 milliards de dollars en 2014 (54,99 milliards de dollars en 2013). Concernant les avoirs du fonds de régulation des recettes (FRR), ils sont évalués à 4.488,2 milliards de DA à fin décembre 2014 contre 4 886,1 milliards. Par ailleurs, Mohamed Laksaci a fait remarqué que «la résurgence au second semestre 2014 de la volatilité sur les marchés des changes internationaux, qui s'est conjugué à la baisse drastique des prix du pétrole, a affecté négativement les monnaies de plusieurs pays émergents dont les pays exportateurs de pétrole». Quant à la monnaie nationale, son cours moyen annuel vis-à-vis du dollar américain s'est établi à 80,5606 DA/dollar en 2014 contre 79,3809 en 2013, correspondant à une dépréciation de 1,49 %, alors qu'il avait connu une légère appréciation de 0,14 % au titre des neuf premiers mois de 2014. «Il s'agit, d'une faible dépréciation en moyenne annuelle comparativement à celles des monnaies de certains pays émergents face au dollar américain», a-t-il souligné.