Invitée du Forum des citoyens, organisé par le groupe de presse «Ouest Tribune», La ministre de l'Education nationale, Nouria benghebrit, a indiqué que dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le ministère s'attèlera, durant les cinq prochaines années, à conforter les acquis de la réforme du système éducatif national, entamée en 2003, en se basant sur deux leviers structurants : la refonte pédagogique et la gouvernance. Pour l'intervenante, le cadre stratégique adopté par le ministère se caractérise par le ciblage de l'enseignement primaire comme «cycle prioritaire» de par sa position dans le système éducatif, car «c'est à ce niveau que se décide la réussite ou l'échec de l'élève», a-t-elle argué. «En matière de pédagogie, il convient de mettre l'équité et la qualité au cœur de la démarche. Il s'agit de répondre à la demande sociale de l'éducation, en réduisant les disparités intra et inter-wilaya, et en mettant un programme d'intervention spécifique dans les wilayas à faible performance», a expliqué Mme Benghebrit. Dans le même sens, il est important d'améliorer les paramètres de scolarisation et d'agir pour prévenir l'échec scolaire, développer la scolarité des enfants aux besoins spécifiques et généraliser la préscolarisation. Sur ce dernier objectif, la première responsable du secteur a précisé que la volonté du ministère, à l'horizon de 2018, est de voir tous les enfants âgés entre 5 et 6 ans pris en charge dans le cadre du préscolaire. Mme Benghebrit a également énuméré d'autres objectifs : recentrer les missions du secteur autour de plusieurs axes définis au cycle obligatoire principalement le primaire, la maitrise de la langue arabe, de la culture mathématique et technologique, de la culture sociale et humaniste, des langues étrangères et des compétences liées au TIC. Elle a ajouté qu'il s'agira aussi de promouvoir l'enseignement de la langue tamazight, qui a reculé, de procéder à la réécriture des programmes du cycle obligatoire, d'initier une évaluation nationale portant sur le cycle secondaire et d'aider à l'épanouissementde l'enfant par le développement d'activités culturelles et artistiques en milieu scolaire. «Une convention avec le ministère de la culture a été signée dans ce sens», a-t-elle noté. Pour ce qui est de la gouvernance, levier jugé important dans la mise en œuvre du pilotage de la réforme, elle permettra, selon Mme Benghebrit, «la généralisation de la démarche des projets à tous les niveaux d'exécution de la politique éducative en faisant appel au management participatif, au principe d'obligation des résultats et à la modernisation des moyens». Il s'agira aussi de définir les missions et responsabilités aux quatre niveaux (central, régional, local et de l'établissement), de mettre en œuvre le respect des règles de droits, de définir les missions et surtout les obligations de chacun, d'instaurer un système d'indicateurs dans le cadre de la normalisation, d'élaborer des ratios en ce qui concerne la promotion, la numérisation et l'informatisation et enfin d'instaurer la concertation dans un cadre de dialogue organisé. «Nous ambitionnons de mettre en place une école à la mesure de nos ambitions. Une école qui permettra à tous les élèves d'aller au plus loin dans leurs capacités et domaines d'excellence. Un tel projet est possible. Il suffit d'y croire et d'y œuvrer tous ensemble dans le sens de sa concrétisation», a-t-elle estimé.