Les participants, répartis en huit ateliers de travail, ont deux jours pour débattre des modifications à apporter à la réforme. Comme annoncé lors de ses récentes apparitions dans la presse nationale, Mme Nouria Benghebrit a effectivement procédé, hier matin, à l'ouverture officielle des travaux de la Conférence nationale sur l'évaluation à mi-parcours de la réforme de l'école. La rencontre, de deux jours, prendra fin ce soir et donnera lieu, selon la ministre, "à des propositions opérationnelles", qu'elle s'engage "à traduire en mesures effectives dès la rentrée scolaire 2015-2016". Parmi les participants réunis au lycée de Mathématiques de Kouba, des cadres du ministère de l'Education et d'autres secteurs partenaires, mais aussi des représentants des organisations de parents d'élèves et des responsables syndicaux. Même s'ils ont accepté de se joindre aux discussions, les syndicats ne croient pas en l'efficacité d'une telle rencontre. "Nous avons des propositions, mais seront-elles écoutées ? Cette conférence n'est qu'une rencontre alibi. Elle servira à justifier les futures décisions qui seront prises", a estimé Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Du côté du ministère, l'optimisme est de mise. Dans son discours d'ouverture, Mme Benghebrit a réitéré son souhait de voir l'école algérienne réaliser "un saut qualitatif". Elle opte pour la poursuite du processus de réforme lancé en 2003 et compte sur l'étude des résultats de l'évaluation à mi-parcours, réalisée en 2013, pour opérer les changements nécessaires. Les quatre leviers de cette réforme sont "les programmes du cycle obligatoire, la formation des formateurs, les conditions de scolarité et l'égalité des chances, et, enfin, la modernisation de la gestion pédagogique et administrative", rappelle la ministre. Les modifications à apporter sont débattues lors de cette rencontre par des participants répartis en huit ateliers de travail. Ils traitent de thématiques telles que : la formation des formateurs, les programmes scolaires, la gouvernance et le management scolaire, l'éthique éducative, l'évaluation, l'orientation, ou encore la recherche en éducation, l'enseignement spécialisé, l'école privée et la déscolarisation. Chaque atelier devra aboutir à "un état des lieux du domaine concerné, une problématisation par rapport au contexte local et national et à des éléments de perspective", précise la ministre. Mais elle trace, néanmoins, les lignes directrices de ces travaux. Sur les aspects pédagogiques, elle préconise la généralisation du pré-scolaire, "pour mettre les enfants sur un pied d'égalité au début du cycle primaire", dit-elle. Une équité qu'elle souhaite voir s'établir également entre les différentes régions du pays, "pour garantir une formation de même niveau sur tout le territoire national". Elle insiste également sur "l'éthique éducative" et recommande la mise en place de "normes professionnelles" car, estime-t-elle, "en l'absence d'indicateurs professionnels, c'est la morale personnelle qui prévaut, avec tout l'arbitraire qu'elle suppose". De même, la ministre a insisté sur la nécessité d'introduire les TIC dans le système éducatif et d'œuvrer à réduire la déperdition scolaire. Vu l'ampleur de la tâche, il semble, en effet, difficile de réaliser l'exploit en seulement deux jours. Mais Mme Benghebrit promet "des mesures concrètes applicables dès la prochaine rentrée". Elle assure que "l'objectif d'une telle conférence est de rassembler les compétences des différents secteurs, de croiser les réflexions pluridisciplinaires et multisectorielles, pour proposer des éléments de remédiation". Les recommandations auxquelles vont aboutir les différents ateliers seront présentées dans la soirée, au cours d'une conférence de presse. A. H. Nom Adresse email