En chef d'orchestre, le sélectionneur des Verts, Christian Gourcuff a su répondre en maître des lieux aux diverses questions des journalistes avides de connaître ce qui s'est passé, ce qui se passe et ce qui va se passer après le tournoi de Doha (Qatar). Toutes les questions étaient chargées de la même préoccupation. Des préoccupations qui se croisent dans les divers espaces publics. Il évoque avec références les absents, les arrivées et les départs. Pour chaque cas, il livre ses motifs et ses appréciations. Il ouvre la porte du groupe aux locaux. Il s'agit de les tester sur des terrains où la compétition est à un échelon supérieur. Ils ne sont pas méconnus sur les terrains sportifs. Sauf qu'ils auront à plonger dans une nouvelle ambiance et un nouvel environnement. Gourcuff est persuadé, et il le dit tout haut lors de sa conférence de presse, «ces nouvelles têtes sauront donner cette touche attendue d'eux». En somme, pour lui, les yeux seront fixés sur eux lors de cette prochaine compétition sans pour autant négliger les autres qui viennent en renfort et qui auront pour mission de conquérir le terrain. Les binationaux appelés en renfort renforceront et mettront, quant à eux, tout leur professionnalisme au service de l'équipe nationale. «Sofiane Feghouli et Yacine Brahimi ne seront pas éternels, il va falloir préparer la relève, c'est un peu ce qui motive l'incorporation des locaux.» D'autres questions ont été soulevées notamment sur les absents, les blessés... mais le message que les médias ont retenu de ce rendez-vous avec le sélectionneur, et qui se libère de cette conférence, est celui d'un chef qui tient bien la barre pour l'orienter vers le but recherché. C'est un peu l'objectif qui est recherché et souligné tout au long de sa conférence de presse. Il ne peut réussir avec des joueurs qui n'ont pour souci que de porter le maillot des Verts. Elevant un peu le niveau de son discours, il n'hésita pas à dire qu'il veut des joueurs hors pair, des joueurs qui s'affichent comme des professionnels en tout point de vue, «je voudrai avoir affaire à des joueurs professionnels, qui savent qu'ils vont devoir souffrir pour s'imposer, on devra être une équipe très sérieuse défensivement et se montrer hyper réaliste offensivement, et pour cela il faut des joueurs qui savent apprécier les décisions du sélectionneur.» C'est ce type de discipline qu'il façonne. Il fera ensuite référence au cas de Djabou, il regrettera que ce joueur se soit fait piéger. «Je ne l'ai pas insulté. Je ne suis pas rancunier, mais il s'est mis dans une situation difficile, pourtant il n'a jamais de problème dans le groupe», souligne-t-il. «Ce n'est pas une affaire personnelle, mais il a eu un comportement d'adolescent, un manque de respect envers ses coéquipiers. Celui qui n'est pas capable de gérer tout ça, qu'il se mette hors jeu.» Voilà ce qui relève du capitaine décidé à forger une équipe de bons joueurs. Il n'est pas le seul joueur, il évoquera l'autre cas qui concerne Guedioura. Choqué par le style de communication utilisé par ce dernier en l'occurrence sur Twitter pour obtenir des explications sur sa non sélection, Gourcuff ne mâchera pas ses mots. «Un comportement d'adolescent», «il n'a pas joué de l'année, il a fait trois bons matches avec Watford et il demande des explications», s'insurge-t-il. «Cela dit, il pourrait être convoqué en juin. S'il avait attendu une journée au lieu de tweeter, il aurait eu des réponses à ses questions. D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait le lendemain», ajoute-t-il. Des questions-réponses qui permettent ainsi de mieux situer et comprendre la stratégie de ce sélectionneur qui veut être le patron de grands joueurs décidés à l'accompagner dans la concrétisation de ses objectifs, qui sont ceux de toute une nation. En conclusion, il répondra à une question relative à celle de Fekir, une question qui aurait dû être évitée tant qu'il s'agit d'un jeune qui lâche ses origines pour aller se coller aux Bleus. A ce sujet, Gourcuff confiera, «je sais ce qu'il s'est passé côté français pour Fekir, mais je ne vais pas m'étendre là-dessus, il y a eu beaucoup d'intérêts en jeu... J'ai de l'expérience dans le football. Il y a beaucoup de choses qui se passent en dehors du terrain. La FAF a été exemplaire dans le traitement de ce dossier, mais il n'y a jamais eu de pression». Enfin une question le ramène au terrain, le sélectionneur apportera quelques indications qui éclaireront un peu plus les journalistes, «l'ES Sétif est un collectif bien huilé, mais ça ne veut pas dire qu'on peut retrouver des joueurs en sélection. Je sais que je ne suis pas là pour dix ans mais ce sont les meilleurs qui porteront le maillot de l'Algérie». D'autres sujets ont été abordés, une occasion pour le sélectionneur de souligner intelligemment que le maître à bord, c'est bien lui.