Le président du Syndicat national des magistrats, Djamel Aidouni, a appelé lundi à la révision de la législation relative aux magistrats qui, a-t-il soutenu, «accuse des lacunes et des carences». Le magistrat qui était l'invité du forum de la radio nationale a indiqué que les réformes du secteur de la justice initiées depuis l'an 2000, notamment pour ce qui est de la révision des lois, «ont été opérées dans la précipitation d'où les carences enregistrées au niveau de l'application». Il a appelé à cet égard à réviser la législation relative au corps des magistrats afin d'insuffler une dynamique à l'action de la justice. Le responsable est revenu sur le statut des magistrats et les dispositions de la Constitution portant sur l'indépendance de la justice qui nécessitent, selon lu, un amendement de manière à favoriser la consolidation de l'indépendance de la justice et du magistrat conformément aux normes mondiales consacrées par la charte des nations unies et mises en oeuvres par les pays développés. Il a appelé à la révision de la constitution de sorte qu'elle permette au magistrat de saisir le Conseil supérieur de la magistrature lorsqu'il est sujet à des pressions dans le cadre de ses fonctions. «Le renforcement de l'indépendance de la justice et la séparation du pouvoir judiciaire par rapport aux autre est de nature à conforter l'Etat de droit», a-t-il soutenu. Le syndicat des magistrats veut qu' à la faveur de la prochaine révision constitutionnelle soit reconsidérée la composante du conseil supérieur de la magistrature, actuellement présidé par le président de la République, afin de dynamiser cette instance et lui conférer davantage d'indépendance vis à vis de l'instance exécutive, a fait savoir M. Aidouni. A une question sur l'interférence du pouvoir exécutif dans le travail des magistrats, il a répondu par la négative. Le statut de la magistrature dans tout Etat est le baromètre de l'indépendance de son corps judiciaire, a-t-il fait valoir préconisant dans le même ordre d'idées l'autonomie financière et la révision du système d'indemnisation des magistrats pour éviter qu'ils ne succombent à la corruption et à d'autres attraits financiers.