Plus de 300 millions d'euros pourront être économisés grâce au recyclage des déchets. Selon Dalila Boudjemaa, une industrie environnementale s'impose pour pouvoir relever certains défis écologiques et aussi économiques. Intervenant hier en marge du séminaire national sur la récupération des huiles usagées, la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a indiqué que l'Algérie consomme annuellement 180 000 tonnes d'huiles moteurs usagées dont 50% sont recyclables, soit 90 000 tonnes. « Nous voulons créer une nouvelle industrie qui servira à la fois l'environnement, l'emploi et les ressources», a souligné Mme Boudjemaa, citant une stratégie globale de développement initiée par son département à travers des organismes affiliés et en collaboration avec des experts et des institutions internationaux dont le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Il s'agit, note-t-on, d'un programme visant à appuyer les efforts des gouvernements à lutter contre la pollution marine dont l'Algérie avec laquelle un mémorandum d'entente a été signé en juin 2013 (entre le Centre national des technologies de production plus propre (CNTPP) et le plan d'action méditerranéen (PAM). La ministre a expliqué, concernant la gestion des lubrifiants usagés, que la stratégie adoptée a permis de mettre en place des mécanismes et moyens encourageant l'investissement environnemental dans des «filières vertes». Elle citera, entre autres, la promulgation de lois au profit des investisseurs et l'accompagnement financier et technique des projets de jeunes promoteurs dans le domaine. Pour ce qui est de la rencontre de deux jours qui se tient à l'hôtel El-Riyad à Sidi-Fredj (Alger), la directrice générale du CNTPP, Fazia Dahlab, a souligné à l'ouverture des travaux que la Méditerranée a besoin davantage d'actions pour sa protection de la pollution et de toutes les menaces environnementales. Elle soulignera l'importance de renforcer l'arsenal juridique, de sensibiliser le public et les investisseurs sur les questions environnementales et l'encouragement de l'industrie écologique. Des objectifs réitérés, également, par Mme Gehane El Sakka, la représentante du secrétariat du programme MedPol qui a insisté sur l'aide des pays à contrôler la pollution marine et d'adopter de meilleurs modèles de développement. Concernant la rencontre de deux jours animée par des experts nationaux et internationaux du programme de prévention et de contrôle de la pollution en Méditerranée (Med Pol) et regroupant des producteurs, des importateurs et des distributeurs de lubrifiants ainsi que les générateurs et les collecteurs d'huiles usagées, les travaux se poursuivent aujourd'hui. Ils seront sanctionnés, selon les organisateurs, par un ensemble de recommandations versant essentiellement dans la sensibilisation des générateurs et des décideurs sur l'impact des déchets (huiles usagées) sur l'environnement et la santé, l'encouragement des meilleures pratiques de gestion et la création de micro-entreprises dans les domaines liés (collecte, récupération et recyclage).