Le cinéaste algérien Amar Laskri est décédé, vendredi à l'hôpital Mustapha Pacha (Alger), à l'âge de 73 ans, a-t-on appris auprès de l'association «Lumières» dont il était le président. L'état de santé du cinéaste s'était détérioré, ces derniers jours, raison pour laquelle il a été admis à plusieurs reprises à l'hôpital, ajoute-t-on. Amar Laskri était né le 22 janvier 1942 dans la ville d'Aïn El Berda dans la wilaya d'Annaba. Diplômé de l'Académie du cinéma, du théâtre, de la radio et de la télévision de Belgrade en 1966, le défunt poursuivit ses études supérieures en sciences politiques et économiques à l'Université d'Alger. Figure de proue du cinéma algérien, le défunt a signé plusieurs œuvres distinguées dont l'indétrônable «Patrouille à l'Est» (1974), «Les portes du silence» (1989) et «Fleur du Lotus» (1999), une coproduction algéro-vietnamienne en sus de plusieurs courts-métrages, autant d'œuvres qui lui valurent de prestigieux prix dans des festivals internationaux à l'instar de ceux de Carthage (Tunisie) et de Ouagadougou (Burkina Faso). Le défunt moudjahid rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale dans la wilaya II, au terme de la grève des étudiants algériens. Outre ses œuvres artistiques, le regretté fut connu pour son action syndicale. Il occupa le poste de secrétaire général du Syndicat des comédiens de théâtre et de cinéma placé sous la tutelle de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et celui de directeur du Centre algérien pour l'art et l'industrie cinématographique (Caaic) durant les années 1990. L'hommage de ses pairs Réalisateurs, acteurs et techniciens du cinéma algérien ont salué le talent et les qualités humaines du cinéaste Amar Laskri, décédé vendredi à Alger, soulignant l'engagement du défunt et son apport à la culture algérienne. Très affecté par la disparition de son collègue et ami, le cinéaste Ahmed Rachedi a salué la mémoire d'un «grand artiste», un «monument du cinéma algérien» et un «homme exceptionnel», dira-t-il, en rappelant l'engagement du défunt pendant la guerre de libération. Doyen des comédiens algériens, Taha Laâmiri, très peiné par cette disparition, a évoqué «le grand militant de la cause nationale (...), le grand cinéaste qui a servi l'histoire et la culture algériennes à travers ses films». Amar Rabia, s'exprimant au nom de l'association «Lumières» dont le défunt était président, regrette «un homme de convictions, un militant de la première heure et un grand cinéaste aux talents multiples...». Le réalisateur Ghouti Bendeddouche, s'est dit très affecté par la disparition d'un «artiste complet et d'une grande sensibilité qui aimait encourager les jeunes (...)». Le comédien et metteur en scène, Mustapha Ayad s'est joint à ses collègues pour évoquer le «grand militant de la cause nationale et de la culture algériennes» que fut Amar Laskri, alors que le réalisateur Hadj Rahim dit regretter «la perte d'un ami, un amoureux de l'Algérie aux qualités humaines exceptionnelles». Rachid Benallal, un des techniciens du cinéma algérien les plus en vue, engagé comme chef monteur par Amar Laskri pour son dernier film «Fleur de lotus» (1999), a pour sa part, évoqué la grande curiosité et le sens du partage du défunt. Par ailleurs, la ministre de la Culture, Nadia Labidi, a rappelé dans un message de condoléances le parcours de Amar Laskri, estimant que «l'Algérie perd en lui une sommité culturelle et artistique». Qualifiant Amar Laskri de «digne fils de l'Algérie», la ministre de la Culture a salué le militantisme du défunt tant «sur le terrain de la lutte armée», par son adhésion dans les rangs de l'Union des étudiants algériens, que par sa créativité d'«artiste engagé» post indépendance. Le défunt avait marqué l'histoire du cinéma algérien, en réalisant plusieurs longs métrages dont l'indétrônable «Patrouille à l'Est» (1974), et «Les portes du silence» (1989). Le défunt a été inhumé hier dans la commune d'Aïn El Berda (Annaba).