Plus de 20 de chefs d'Etat et de gouvernement ont participé hier vendredi à Bamako à la cérémonie de signature de traité de paix initié par l'Algérie mettant aux prises l'Etat malien et l'opposition. Le grand absent de ce rendez-vous était selon nos dernières informations la rébellion à dominante touaregue qui a exigé des discutions supplémentaires. En effet, selon des sources dignes de foi, au moins 20 chefs d'Etat et de gouvernement ont assisté à la cérémonie organisée à Bamako (Mali) du traité de paix sous l'égide de l'Algérie entre l'Etat malien et les différentes factions de l'opposition. Malheureusement les représentants de la rébellion touarègue ont exigé des discussions complémentaires pour pouvoir parapher ce traité de paix. A la veille de cette cérémonie, les différentes parties en conflit ont paraphé l'accord de paix à Alger. La médiation internationale dans le processus de dialogue inter-malien a salué le paraphe à Alger par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, estimant qu'il s'agit d'une «étape historique» dans le processus de règlement de la crise dans ce pays. Lors de la cérémonie de signature en présence des membres de la médiation internationale présidée par l'Algérie, M. Ramtane Lamamra a indiqué que le paraphe apposé par la CMA à l'accord de paix et de réconciliation au Mali «constitue un triomphe des consciences vives dans la région». M. Lamamra a affirmé que cette réalisation jette «les fondations de la paix» et «propulsera la région vers un avenir meilleur pour les peuples et la communauté internationale». Intervenant lors de la cérémonie, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, chef de la Minusma, Hamdi Mongi, qui a rendu hommage à l'Algérie en tant que chef de la médiation ainsi qu'au président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour son engagement personnel pour la résolution de la crise malienne, a souligné l'importance de cet évènement pour l'avenir du processus de paix. «Ce paraphe nous conforte dans notre optimisme au sujet du processus de paix», a estimé M. Hamdi, qui a salué les parties pour leur «courage et l'esprit de compromis dont elles ont fait preuve, en faisant les concessions nécessaires afin de franchir cette étape historique vers la réalisation consensuelle juste, inclusive de la crise malienne». Il a réitéré l'engagement de la Minusma de s'acquitter pleinement des responsabilités qui lui sont confiées, rappelant toutefois que «l'établissement d'une paix crédible inclusive et durable nécessite le concours, la bonne foi et la bonne volonté de toutes les parties». Condamnant «les violations répétées du cessez-le-feu dans le nord du Mali» qui sont des actions «inacceptables», le chef de la Minusma a martelé que la population malienne et la communauté internationale attendaient «de actes forts de la part des parties engagées dans le processus usceptibles de traduire leur promesse et leur engagement en actions tangibles sur le terrain pour le bénéfice de la paix». De son côté, le représentant de l'Union européenne (UE), Reverand de Manthon, a qualifié ce paraphe de «moment important» dans l'esprit de la signature officielle de l'accord de paix à Bamako. «Il est très important que ce processus avance, et cet accord est un bon compromis, nous avons beaucoup de choses à faire pour le réaliser» a déclaré M. de Manthon. Le représentant de l'UE a insisté par ailleurs sur la nécessité du respect du cessez-le-feu par toutes les parties, ajoutant qu'il était clair que «l'engagement de tous, permettra le retour à la paix et à la sécurité dans le nord du Mali». Le représentant de la Mauritanie, membre de la médiation, a qualifié pour sa part le paraphe par la CMA d'étape très importante dans le processus de règlement de la crise malienne. Exprimant sa grande satisfaction pour le couronnement des efforts menés par la médiation internationale à sa tête l'Algérie, il a réaffirmé le soutien de son pays à la paix et la sécurité au Mali, en appelant «les pays du voisinage et de la communauté internationale à poursuivre leur aide et assistance pour la concrétisation de l'accord sur le terrain». Le représentant du gouvernement français, présent à la cérémonie, Jean Christophe Billard, a quant à lui estimé que ce paraphe est «un bon compromis», en appelant les Maliens à «s'unir et à travailler et reconstruire ensemble un Mali plus fort» qui sera capable de faire face au nombreux défis notamment sécuritaires. La secrétaire d'Etat aux Affaires africaines, Lisa Williams qui représente les Etats-Unis, a quant à elle appelé à la signature de l'accord dans «un esprit de réconciliation et de paix». «Nous reconnaissons que la mise en œuvre de cet accord ne sera ni facile ni immédiate. Cela demandera tout notre dévouement ainsi qu'une attention constante et durable afin de réussir», a-t-elle dit. Mme Williams a saisi l'occasion pour inviter les parties maliennes au respect du cessez-le-feu et à s'engager à résoudre les différends à travers le dialogue. En somme, malgré sa réticence, l'opposition touarègue trouve qu'elle est prête à signer l'accord à tout moment.