Le mois sacré arrive, et cette année il a ramené avec lui un terrible constat : 1 628 000 familles pauvres en Algérie. C'est, en effet, le nombre d'inscrits prévus pour bénéficier du couffin du Ramadhan. Plus de 24% des Algériens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Et encore, ce chiffre ne représente que les familles inscrites au couffin du Ramadhan, et comme chaque année, se pose avec l'épineuse question des couffins du Ramadan qui sont distribués au profit des familles nécessiteuses. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a affirmé que l'éradication de l'extrême pauvreté́ en Algérie n'est pas seulement un devoir moral mais aussi une obligation légale, à travers les lois existantes sur les droits de l'Homme. La LADDH tire la sonnette d'alarme que la pauvreté comme une violation des droits fondamentaux et de la dignité humaine, aucun autre phénomène social ne semble porter aussi profondément atteinte aux droits de l'homme que la pauvreté. Le dénuement sape ou réduit à néant les droits économiques et sociaux, dont le droit à la santé, le droit à une nourriture, à une eau potable et à un logement suffisants, et le droit à l'éducation. Il en va de même pour les droits civils et politiques, dont le droit à un procès équitable, celui de participer à la vie politique et le droit à la sécurité de la personne. Chaque année, les couffins du Ramadan alimentent la polémique qui ne semble pas être maîtrisée du tout à cause de la mauvaise gestion de ce dossier par le pouvoir publique. Il a fallu l'arrivée du Ramadhan pour que le ministère de la Solidarité reconnaisse l'existence de 1,6 million de familles dans le besoin comme l'année passée. Ainsi, pas moins de 1 628 000 familles démunies sont recensées, réparties en quatre catégories, à savoir 807 057 bénéficiaires de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS) ; 506 265 bénéficiaires du dispositif d'activités d'insertion sociale (DAIS) ; 223 620 bénéficiaires de l'allocation pour personnes handicapées à 100% ; et 91 065 non assurées. La LADDH a rappelé que l'injustice sociale a même touché la distribution du couffin du Ramadhan. Celui-ci a été marqué par des émeutes. Plusieurs communes ont été touchées par les protestations. Des dizaines de citoyens en colère ont investi les rues de ces communes pour dénoncer la distribution de ces couffins qu'ils ont qualifiée d'injuste. Ces citoyens ont affirmé que les véritables nécessiteux n'ont pas bénéficié du fameux couffin. Et pour cela, beaucoup demandent la suppression du couffin du mois de Ramadhan et son remplacement par un chèque de pas moins de 20 000 DA que cette mesure vise à préserver la dignité des personnes nécessiteuses tout en précisant que la liste des bénéficiaires de ces aides financières à la place des couffins alimentaires seront arrêtées en concertation avec les responsables des collectivités locales et les associations.