En soutenant officiellement le prince Ali dans la course à la présidence de la FIFA, Michel Platini a confirmé une nouvelle fois sa rupture avec Sepp Blatter, qu'il a taclé dans un entretien accordé à L'Equipe. C'est vendredi qu'a lieu l'élection à la présidence de la FIFA. On saura qui de Sepp Blatter ou du prince Ali héritera de la plus haute fonction du football mondial, alors que Luis Figo et Michael Van Praag ont rendu les armes ces derniers jours, pour se ranger derrière le prince Ali. Michel Platini, le président de l'UEFA a fait de même, confirmant sa rupture avec son ancien ami Sepp Blatter. Il s'en est expliqué dans les colonnes de L'Equipe, en affirmant que Blatter lui a menti lors de la précédente élection en lui promettant qu'il s'agissait de son dernier mandat. «Je suis avant tout déçu pour les fédérations européennes, à qui j'avais demandé de supporter Sepp en 2011, sur la base d'une promesse qu'il avait faite. C'était d'ailleurs plus qu'une promesse, c'était un véritable engagement. Il nous avait demandé, les yeux dans les yeux, de le soutenir pour ce qui serait son dernier mandat. Et aujourd'hui, c'est reparti pour un tour, comme si de rien n'était. Je suis peut-être trop naïf, trop sensible ou trop idéaliste, mais j'ai la désagréable impression de m'être engagé personnellement sur la base d'un mensonge et, donc, indirectement et sans le savoir, d'avoir menti à mes fédérations membres. C'est cela qui me déçoit, rien d'autre. Car je tiens plus que tout à la relation de confiance que j'ai avec les fédérations européennes», a raconté Platini, qui a une théorie sur l'inoxydable volonté de Blatter de régner sur la FIFA. «Il ne faut pas se mentir. Nous savons tous qu'il ne reste pas parce qu'il n'a pas fini sa mission ou parce qu'il a encore de grands projets pour la FIFA. Après quarante ans à la tête d'une institution, ce discours ne peut pas être crédible. Non, il a simplement peur du lendemain car il a consacré sa vie à la FIFA, à tel point qu'il s'identifie aujourd'hui complètement à elle. Je comprends la peur du vide qui doit l'habiter, c'est humain. Mais s'il aime vraiment la FIFA, il devrait penser à elle avant de penser à lui. Et tant qu'il restera en place, qu'il le veuille ou non, que ce soit juste ou pas, la FIFA aura un déficit de crédibilité, d'image et donc d'autorité. Et c'est le football qui en pâtit», a-t-il lancé. Capable de tancer Blatter dans les médias, Platini tente donc tout pour aider le prince Ali. Sera-ce suffisant pour déloger Blatter ? Si ce dernier est réélu vendredi, on peut imaginer que les relations seront pour le moins tendues avec Platini !