Le 10e congrès du FLN, a débuté jeudi dernier à la coupole du complexe Mohamed-Boudiaf, en présence de plus de 6 000 délégués représentant les différentes structures du parti et d'invités de marque tels que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Cet évènement s'est clôturé, hier, avec l'élection des nouveaux membres du comité central, et de Saâdani pour un deuxième mandat. Le dernier jour du congrès du FLN a été marqué, hier, par l'élection des membres du comité central. De nombreux ministres ont été élus : Tayeb Louh (Justice), Tahar Khaoua (Relations avec le Parlement), Abdelkader Messahel (Affaires maghrébines de l'Union africaine et de la Ligue arabe), Abdelmadjid Tebboune (Habitat), Abdelkader Kadi (Agriculture), Tahar Hadjar (Enseignement supérieur). Le comité central compte également les fidèles à Amar Saâdani comme Djamel Ould Abbès, Saïd Barkat, Mustapha Mazouzi, Bahaeddine Tliba, Larbi Ould Khelifa, Mohamed Djemaï. Les principaux adversaires de Saâdani comme Abdelaziz Belkhadem, Abderrahmane Belayat ne figurent pas dans le nouveau comité central. Pour rappel, au commencement du congrès, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a été plébiscité par les participants comme président du parti. Dans son allocution, Amar Saâdani avait salué les efforts consentis par le Président, tout au long de ses mandats présidentiels successifs pour le «renforcement de la stabilité et la sécurité du pays.» Dans ce registre, le secrétaire général du FLN a mis en exergue la politique éclairée qui a débouché sur la réconciliation nationale et d'autres démarches ayant permis à l'Algérie de consolider sa présence dans le concert des nations. «Grâce à notre président, l'Algérie a rétabli sa sécurité et sa stabilité après les années de braise durant lesquels le sang de milliers d'Algériens a coulé», avait souligné Saâdani. Sur le plan organique, Amar Saâdani a fait part des efforts qui doivent être consentis pour «permettre au FLN de rester toujours leader au sein de la scène politique». Selon lui, le doyen des partis «a souvent bien négocié ses choix politiques». Selon le patron du FLN, «il reste du chemin à parcourir », malgré les buts déjà réalisés. Il n'a pas manqué l'occasion pour faire appel aux jeunes du parti à prendre le flambeau et d'apporter leur valeur ajoutée en «préservant ces avancées réalisées et œuvrer en faveur des libertés et le développement socioéconomique». En ce qui concerne l'adaptation du rôle du parti aux derniers développements tant au plan interne qu'externe, Saâdani a présenté une série de propositions visant la modernisation de cette formation politique dont, a-t-il précisé, «la réactivation des instances du parti et l'élargissement de sa base militante en vue de préserver son image.» Appelant à la promotion du rôle historique du FLN, à l'élargissement de sa base militante, l'amélioration de sa gestion administrative, la préservation de son héritage politique. D'autre part, il a rappelé les propositions faites par son parti durant ces dernières années, lesquelles s'articulent autour du renforcement de l'Etat de droit et la séparation des pouvoirs. «Nos propositions ne sont entachées d'aucune démagogie, elles puisent leur source des valeurs de la Révolution de Novembre», précise M. Saâdani. A l'instance des consultations politiques, le FLN avait affirmé avoir émis 31 propositions, dont la constitutionnalisation de ltamazight et des droits politiques en faveur de l'opposition parlementaire ainsi que l'élargissement des prérogatives du Parlement. Saâdani a également exhorté ses militants à «unifier les rangs et à lutter contre l'exclusion et la marginalisation.» Plus précis, il fera savoir que l'unification des rangs «ne signifie pas l'unification des vues», affirmant à ce propos que chacun est libre d'exprimer ses idées dans le cadre des principes communs du parti. Sur le plan économique, le chef de file du FLN a mis en relief la nécessité de diversifier l'économie nationale, à travers la mise en valeur de certains secteurs créateurs de richesses et d'emploi, dont l'agriculture. Evoquant la situation internationale, Saâdani a réitéré son soutien à la position inchangée de l'Algérie, refusant de s'ingérer dans les affaires internes des pays ou de porter atteinte à leur unité nationale. Les sept commissions issues du 10e congrès du parti du Front de libération nationale (FLN) ont entamé l'élaboration des rapports finaux vendredi, et les ont présentés hier à la clôture du congrès. Il s'agissait de commissions en charge du programme général, des statuts, de la politique générale, des élus, des fondements idéologiques, du redéploiement et des relations extérieures. La commission des statuts devrait soumettre son rapport pour adoption et définir la procédure d'élection du secrétaire général du parti et des membres du comité central (CC), selon des sources proches du congrès. Les délégués des wilayas devraient entamer l'élection de leurs représentants au sein du CC, indiquent les mêmes sources. Plus de 6 300 délégués représentant différentes structures de base ainsi que des députés du parti prennent part à ce congrès. Sur un autre chapitre, les participants au 10e congrès du FLN ont réaffirmé leur soutien aux questions sahraouie et palestinienne. Le projet de motion des relations extérieures et de la communauté nationale à l'étranger, dont l'APS a obtenu une copie, affirme que le parti soutient le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers un referendum libre conformément à la charte, aux décisions et aux résolutions de l'ONU. Le congrès appelle la communauté internationale à assumer ses responsabilités à l'égard de la question sahraouie pour décoloniser la dernière colonie en Afrique, lit-on dans le projet de motion qui réaffirme le soutien du parti à la cause palestinienne et appelle à permettre au peuple palestinien de recouvrer ses droits légitimes, à leur tête l'établissement d'un Etat indépendant avec El-Qods pour capitale. Le projet propose, dans ce cadre, la création d'un centre d'études stratégiques du parti, qui prenne en charge la réflexion et l'analyse politiques extérieures du parti. Le projet de motion salue les positions de la diplomatie algérienne visant à défendre la souveraineté nationale et à bannir toutes formes d'ingérence étrangère dans les affaires internes des pays. Par ailleurs, la question d'intégrer les jeunes et la femme dans les rangs du parti, outre certaines questions relatives à l'organisation du parti et à l'élargissement de sa base militante, a été débattue pendant les travaux du congrès à Alger. Les congressistes ont appelé à promouvoir la place des jeunes en leur permettant d'occuper des postes de responsabilité au sein du parti, en consécration du slogan du 10e congrès «Renouveau et rajeunissement». Les participants ont insisté sur l'importance de poursuivre le programme de formation politique au profit des jeunes et de tirer profit de l'expérience de leurs aînés. En ce qui concerne les statuts du FLN, adoptés vendredi par les participants, qui prévoient l'élection du secrétaire général par les membres du comité central (CC) pour un mandat de cinq ans. Les statuts stipulent que «le comité central est composé de 455 à 505 membres élus par le congrès». «Le candidat doit justifier de 10 années d'ancienneté au sein du parti pour pouvoir prétendre à la qualité de membre du CC.» L'article 35 des statuts stipule qu'en cas de vacance du poste de Secrétaire général, la gestion du parti par intérim est confiée au membre du CC le plus âgé, une session extraordinaire du CC devant être convoquée dans un délai n'excédant pas 30 jours pour l'élection d'un nouveau secrétaire général. Le comité central se réunit en session ordinaire une fois par an et en session extraordinaire à la demande du SG ou des 2/3 des membres du CC, selon les statuts. Les deux rapports des commissions des fondements idéologiques et du redéploiement du parti ont été entérinés lors de cette séance. Les délégués devront procéder, ultérieurement, à l'élection de leurs représentants au sein du CC, la liste définitive devant être soumise pour adoption aux congressistes. Il sera également question de l'élection, aujourd'hui, du secrétaire général du parti lors de la séance de clôture.