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Réduisons collectivement nos vulnérabilités
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 06 - 2015

Le destin d'un pays n'est pas celui de la guerre permanente. Il est plutôt celui de la permanence des efforts de développement. Il n'est pas non plus celui de l'existence à perpétuité d'une menace extérieure.
Il est plutôt celui de la coopération «gagnant-gagnant». Depuis l'éveil des consciences mondiales à des menaces qui se jouent des frontières, depuis le constat que tous les mouvements qui œuvrent par la violation des lois nationales et internationales entrent dans des prestations mutuelles de service, il est l'évidence même que les Etats entrent, eux également, dans des prestations mutuelles de service. Chaque pays aura à s'épargner les affres d'une nouvelle guerre dans le cas de sa participation à la mise en place d'une architecture de sécurité collective qui ne fait pas appel exclusivement à l'emploi des moyens de force... Si on parle du phénomène du terrorisme, celui-ci n'est pas d'essence de politique interne. Les terroristes qui officient dans des pays musulmans invoquent des raisons internationales, des objectifs internationaux et ne portent pas de projets délimités par des frontières nationales. Sommes-nous encore dans un contexte où la problématique de sécurité continue à être liée aux clivages idéologiques internes et externes, à l'absence de consensus de politique internationale, à la création de soutien d'un environnement favorable au développement de toutes les autres criminalités qui se structurent dont la plus structurante est la corruption, celle qui crée et aggrave les fractures morales, celles-ci devenant synonyme de résignation devant sa généralisation avec pour risque évident la dévalorisation de la citoyenneté et la mise des populations dans une situation de «non concernée» ? La conjonction d'un contexte de perturbations sécuritaires mondiales, avec déplacement des aires de leur propagation à l'intérieur de régions vulnérables et des inquiétudes sur le futur économique dans les dimensions sécurité alimentaire et industrie (notamment exprimées officiellement), va-t-elle fournir les axes directeurs de réflexion autour desquels auront à s'articuler les débats sur le plan international, afin que ne subsistent plus les amalgames de façon à ce que se dégage un consensus et qu'enfin tous les Etats sachent qui et quoi il faut combattre, pourquoi, comment et jusqu'où ? Qu'en est-il alors de la nécessaire reformulation des approches traditionnelles du fait de l'intégration du constat selon lequel les thérapies mises en application à travers les gouvernements successifs des différents pays n'ont pas permis de lever tout à fait les incertitudes sécuritaires dans un contexte d'étendue du champ des menaces et de leur diversification, d'inadaptation de certains pays à des parades surtout immatérielles et d'absence de perspectives pour ce qui concerne la lecture de l'avenir pour les jeunes ? Pouvons-nous dire que le champ politique tel que celui-ci est structuré de par le monde, avec chacun le niveau qu'il a atteint fait des partis politiques des facteurs d'apaisement, de médiation et ne livre pas les populations aux forces centrifuges non contrôlées et autonomes par rapport aux partis politiques, aux institutions et à un mouvement associatif sans âme ?

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