A l'âge de 18 ans, il était l'élève d'Edouard Stako, il a tiré ses premiers ballons à l'AS Angoulême qui évoluait en D2 en 1975-1976, sous l'ère de l'entraîneur Henri Skiba. Puis il évolue dans d'autres équipes de D3, Chartres et La Rochelle. Joueur de caractère et de devoir, il portera souvent le brassard de capitaine. De 1992 à 2014, il a entraîné près de 14 équipes dont sa dernière sélection était la Mauritanie (2012 à 2014), juste avant en 2008-2010, ce fut celle de la RDC, la Guinée, Ismaily... Nous lui avons posé quelques questions et à travers lesquelles nous retiendrons qu'il souhaiterait tenter une expérience avec une équipe algérienne. Pour cet entretien, nous avons pu compter sur l'aide de Leonard Dubreuil pour la mise en relation avec Patrice Neveu, qu'il en soit remercier... La Nouvelle République : Vous avez un parcours assez riche dans votre carrière footballistique. Peut-on connaître les équipes que vous avez entraînées ? Patrice Neveu : A ce jour, mon CV à l'étranger se compose par des challenges relevés dans des clubs, et à la tête de sélections nationales. J'ai coaché des clubs au Maroc, Tunisie, Egype, Chine et des sélections en Guinée, RD Congo et en Mauritanie. Pourquoi avez-vous choisi de quitter la Mauritanie ? Je suis resté en poste deux ans et demi en Mauritanie. A mon arrivée, le pays était classé 206e au classement de la FIFA, à mon départ il était 115e. Avec le soutien de la Fédération de l'Etat mauritanien, j'ai effectué sur place au quotidien un gros travail en profondeur. A savoir la mise en place d'une équipe nationale locale puis d'une équipe A compétitive, composée par les meilleurs locaux et des expatriés évoluant à l'étranger. J'ai qualifié l'équipe nationale locale pour sa première participation à une Coupe d'Afrique. Cette qualification mise en relief, le potentiel local du football mauritanien. Puis je me suis attelé à l'équipe A pour tenter d'aller chercher une qualification à la CAN-2015. Nous avons passé les 2 premiers tours éliminatoires avant d'échouer au denier tour contre l'Ouganda. Le métier d'entraîneur a aussi ses dures réalités, après cette élimination, il me restait 6 mois de contrat mais la fédération souhaitait passer à autre chose. De ce fait après une négociation à l'amiable avec mon président, j'ai quitté sans faire de bruit. Vous connaissez donc bien le football africain... Oui, évidement, je connais assurément le football africain à travers les sélections et les potentiels de chaque nation. Pour prétendre gagner des challenges sur le continent africain, il faut déjà naturellement l'apprécier et assimiler la culture du continent et de chaque pays qui le compose. Pour moi, vivre en Afrique est un agrément. Comprendre naturellement une culture à l'instinct (c'est mon cas), c'est se donner d'abord la possibilité de faire passer ses messages tactiques, techniques à toutes les composantes d'une sélection ou d'un club. A savoir l'Etat, le président, le comité, le peuple et les joueurs. Cette compréhension du joueur, de l'homme te permet entre autre de mettre en place tes exigences et tes principes de jeu. Tu peux amener le joueur à sa plénitude. Par cette réalité, c'est l'explication de la réussite ou l'échec de certains entraîneurs européens, qui tentent l'aventure sans maîtriser ce qui est fondamental dans le métier d'entraîneur. Que lui manque-t-il, selon vous, pour atteindre ses objectifs ? Vaste débat ! La certitude est que le continent africain progresse régulièrement. Certaines nations émergent puis il s'opère un nivellement des valeurs par le haut ce qui fait qu'actuellement même une nation jugée au départ moins valeureuse peut battre une grande nation. Si le jeu du football, la qualité d'une équipe dépend de la valeur des joueurs et du staff, et bien sûr il en est de même pour les clubs. Les grands clubs, les clubs performants, les clubs en progression ont à leurs têtes des présidents de grande envergure avec des moyens. Si c'est le cas en Europe, c'est le même résonnement pour l'Afrique. Cela fait plus de 15 ans que je sillonne le continent, je suis enchanté de constater que des hommes d'affaires aient assimilé qu'en se donnant au football, ils servaient leur pays, leur jeunesse et le peuple. Sur l'engouement des investisseurs privés, il faut laisser le temps faire son œuvre, continuer le développement des infrastructures. Et le football algérien, le connaissez-vous aussi bien ? Oui je le connais, avec les sélections que j'ai dirigées, j'ai joué plusieurs fois dans une sélection algérienne. Lorsque j'étais encore joueur je suivais le football algérien à travers ses stars Mekhloufi, Madjer, Belloumi, Korichi et autres et ceux de la nouvelles génération Slimani, Brahimi, Medjani, etc. L'Algérie est une grande nation de football, de plus, il faut reconnaître que les efforts effectués par la fédération et l'Etat aujourd'hui portent leurs fruits. En poule finale de la Ligue des champions d'Afrique 2015 dans la poule B, l'Algérie est représentée par 3 clubs sur une poule de 4, constat significatif. Avez-vous eu déjà des contacts avec des clubs algériens ? Oui j'en ai déjà eu à des stades avancés, mais sans avoir finalisé, ceci pour moult raisons. Aussi, ces dernières années, j'étais surtout centré sur des challenges en sélection nationale. Et si l'occasion se présente une nouvelle fois ? Je suis un entraîneur professionnel, passionné, bien évidement que je ne resterai pas insensible à des propositions de clubs algériens si elles se présentaient à moi.