Ahmed Ouyahia a été plébiscité hier, par le conseil national du parti, secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND). Le nouveau secrétaire du RND par intérim a lancé un appel aux autres partis politiques qui partagent les même principes que son mouvement, les invitant à édifier une «union de la majorité présidentielle». A l'ouverture des travaux, une motion de soutien de quelque 300 membres dirigeants du parti appelant pour le retour de M. Ahmed Ouyahia à la tête du parti a été lue devant les 362 membres du conseil national. Le retour de M. Ouyahia à la tête du RND intervient quelques jours après la démission de son secrétaire général, Abdelkader Bensalah. M. Ouyahia (63 ans) a démissionné le 3 janvier 2013 du poste de SG du parti qu'il avait occupé depuis 1999 suite à un mouvement de protestation au sein du parti réclament son départ. M. Ouyahia avait justifié sa démission par la préservation de l'unité du parti. Intervenant devant le conseil national du parti, Ahmed Ouyahia a indiqué que le RND continue de soutenir le président de la République. «Nous étions et nous resterons toujours aux côtés du moudjahid Abdelaziz Bouteflika, président de la République, à qui, nous adressons un salut fraternel et nous l'assurons de notre soutien indéfectible dans tous les domaines et dans toutes les circonstances.» M. Ouyahia a indiqué qu'il reprend la tête du parti sans aucun esprit de revanche ou d'exclusion. Au sujet de son premier objectif, M. Ahmed Ouyahia a déclaré qu'il se présente en qualité de rassembleur, ajoutant qu'il accepte d'ouvrir le dialogue avec les autres mouvements politiques. Le nouveau secrétaire du RND a toutefois fait savoir qu'il sera un rempart contre ceux qui voulait escamoter la confiance du peuple qui s'est exprimé à travers les urnes. Son retour à la tête du RND a fait couler beaucoup d'encre et a également suscité beaucoup de commentaires. « e n'est pas par hasard que Amar Saâdani a été réélu à la tête du FLN, et qu'Ahmed Ouyahia a quitté le cabinet de la Présidence pour rejoindre son ancien poste en sa qualité de secrétaire national du RND», ont indiqué plusieurs observateurs politiques. Ces derniers trouvent que «quelque chose» se prépare au sommet de l'Etat, surtout après le message de soutien de Gaïd-Salah, qui a exprimé son soutien aux deux formations, ont-ils ajouté. En revanche, certains politiciens trouvent que la situation politique en Algérie restera inchangée et ce, malgré ces événements. Nos interlocuteurs trouvent qu'en matière de politique, l'Algérie n'est pas différente des autres pays du tiers-monde. Les peuples de ces régions et continents n'ont pas plusieurs choix, ils devraient choisir entre l'Etat policier ou l'Etat religieux. «Les deux systèmes exploitent le passé révolutionnaire et instrumentalisent l'islam pour arriver et demeurer au pouvoir», ont-ils ajouté. Selon les mêmes observateurs et hommes politiques, le changement interviendra que lorsque les valeurs de la nation soient sauvegardées, protégées pour qu'elles ne soient pas utilisées à la place des projets politiques. A ce moment-là, le ou les partis politiques ayant le meilleur projet seront choisis par le peuple pour gouverner. En écartant les valeurs de la nation des enchères politiques, le peuple n'aura jamais peur si toutefois l'opposition ou un parti quelconque arrivera au pouvoir par l'intermédiaire des urnes, ont-ils indiqué. Malheureusement, l'absence d'un tel projet démocratique est loin de se dessiner, ce qui permet aux mêmes formations d'exploiter le passé révolutionnaire et d'instrumentaliser l'islam, restant les seuls acteurs dans le champ politique. Tant pis pour le peuple et pour le pays, ont-ils conclu.