Des avocats de la défense, ayant plaidé jeudi dans l'affaire Khalifa devant le tribunal criminel de Blida, ont critiqué les réquisitions du parquet contre les accusés poursuivis notamment pour association de malfaiteurs, escroquerie, abus de confiance et faux et usage de faux dans des documents administratifs et bancaires. Lors de sa plaidoirie, l'avocate Wassila Dridi constituée en faveur de Chachoua Badreddine, agent de sécurité au sein du défunt groupe Khalifa, a mis en exergue «l'incapacité du parquet général à prouver les accusations» contre son client, précisant que tous les éléments font ressortir l'inexistence de preuves de l'accusation contre M. Chachoua. Elle s'est interrogée sur le fait que «ceux qui étaient chargés de l'approvisionnement du couffin de Ramadhan, dans le cadre des opérations caritatives du groupe Khalifa, ne sont pas inquiétés au moment où ce sont eux les signataires à l'instar du directeur de l'agence de Rouiba, alors que celui qui était chargé (son client) uniquement de le distribuer se trouve être accusé d'abus de confiance et de biens». Me Dridi a expliqué que l'arrêt de renvoi dans sa page 144 relève que «les accusés pour association de malfaiteurs dans cette affaire ont créé la banque Khalifa en 1998 pour planifier le pillage des biens publics, alors que son client, accusé des mêmes faits, n'a rejoint la banque qu'en 2000». Le procureur général, Mohamed Zerg Eras avait requis, rappelle-t-on, dimanche dernier, 20 ans de réclusion criminelle contre l'accusé. Emboîtant le pas de ses collègues, Me Deghouche Attef, constitué pour la défense de Kechad Belaid, directeur de l'agence Khalifa de Blida, a affirmé que «les tentatives de convaincre des organismes de sécurité sociale et les autres institutions de déposer leur argent ne constitue nullement un délit ou un crime». Il a considéré que les accusations du parquet ne se basent sur aucun fondement juridique, arguant que son client n'a aucun lien avec «les opérations de dépôt». Concernant M. Chachoua, la lettre anonyme lue par le procureur général dans son réquisitoire, et rapportant des faits qu'il aurait commis dans cette affaire, ne peut être considérée comme une «preuve», d'autant que dans certains de ses passages elle «use d'insultes» qui portent atteinte à la personne de son client. Pour Mir Omar, l'avocat a critiqué les questions subsidiaires adressées par le procureur général à l'accusé lors de son audition par le tribunal de Blida, critiquant par la même occasion les accusations, et plaidant par conséquent pour l'innocence de son client.