Le dialogue inter-malien inclusif, mené dans le cadre d'une médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file, a été couronné samedi à Bamako par la signature par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) de l'accord de paix et de réconciliation, issu du processus d'Alger. Voici une chronologie de ces étapes : Janvier 2014 : Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, demande, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'aide de l'Algérie pour un dénouement heureux de la crise malienne. Création du comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord-Mali. L'Algérie engage un premier round de pourparlers exploratoires pour rapprocher les vues des mouvements du Nord Mali, une étape particulièrement importante pour réunir les conditions de succès du dialogue inter-malien inclusif envisagé. Le 5 juin 2014 : Alger accueille les mouvements du nord du Mali pour des consultations exploratoires élargies, dans le cadre des efforts de la communauté internationale et des pays voisins du Mali visant la recherche d'une solution définitive au problème du nord du Mali. Le 9 juin 2014 : Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) signent à Alger «la Déclaration d'Alger», à travers laquelle ils ont réaffirmé leur volonté d'œuvrer à la «consolidation de la dynamique d'apaisement en cours» et de s'engager dans le dialogue inter-malien «inclusif». Le 12 juin 2014 : Le gouvernement malien affirme avoir pris acte de la signature à Alger de la déclaration conjointe par trois mouvements armés du nord du Mali, tout en remerciant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour les efforts de facilitation de l'Algérie. Le 14 juin 2014 : Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) signent à Alger une plateforme dans laquelle ils ont réaffirmé «le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali». Le 27 juin 2014 : Le Conseil de sécurité des Nations unies a salué dans sa résolution 2164 sur la situation au Mali, les efforts de l'Algérie pour ramener la paix et la sécurité dans le pays, en particulier au Nord-Mali. Le 6 juillet 2014 : L'Algérie joue un rôle «éminent, tous les jours», pour apporter des réponses «satisfaisantes» à la question malienne, estime à Alger, le haut représentant du président de la République du Mali pour le dialogue inclusif intermalien, Modibo Keita. Le 16 juillet 2014 : La réunion de haut niveau de soutien au dialogue inter-malien pour le règlement de la crise dans le nord de la République du Mali se tient à Alger avec la participation de l'Algérie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad,Mauritanie, UA, Cedeao, ONU, UE et l'OCI. Le 16 juillet 2014 : Les pays voisins du Mali (Mauritanie, Tchad, Burkina Faso et Niger) appellent à Alger le gouvernement et les mouvements armés du Nord du Mali à saisir l'occasion «providentielle» du lancement de la phase initiale du dialogue intermalien inclusif pour le règlement pacifique et politique de la crise dans ce pays. Le 24 juillet 2014 : Signature par les participants au dialogue inter-malien d'une feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger et d'un document relatif à la cessation des hostilités. Le 1er septembre 2014 : La deuxième phase du dialogue intermalien commence à Alger dans la perspective d'aboutir à une solution globale et négociée au problème des régions nord du Mali. Le 27 septembre 2014 : L'Organisation des Nations unies (ONU) convoque à New York, en marge du débat général de l'assemblée générale, une réunion de haut niveau sur le processus politique au Mali à laquelle ont pris part le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, les ministres et hauts responsables membres de l'équipe de médiation menée par l'Algérie et le Conseil de sécurité de l'ONU. Le 18 octobre 2014 : Une réunion préparatoire pour le 3e round du dialogue inclusif intermalien s'ouvre à Alger en présence de l'ensemble des parties maliennes concernées. Le 19 octobre 2014 : Le 3e round du dialogue intermalien inclusif débute à Alger en présence des représentants du gouvernement malien et des groupes armés du nord du Mali, ainsi que toutes les parties concernées. Le 21 octobre 2014 : Reprise du dialogue intermalien inclusif à Alger à la faveur de l'ouverture des travaux du 3e round (Alger III) des pourparlers entre le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali ayant adhéré au processus de négociations sous la conduite de l'Algérie, chef de file de la médiation. Le 23 octobre 2014 : 4e round des négociations : le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali acceptent «comme une base solide» un document de négociation comportant des éléments d'un accord de paix soumis par la médiation. Le 20 novembre 2014 : Poursuite du 4e round du dialogue intermalien inclusif, à huis clos, entre le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali ayant adhéré au processus de négociations sous la conduite de l'Algérie. Le 22 janvier 2015 : Une réunion de concertation regroupant les représentants de l'équipe de la médiation, des mouvements du nord du Mali, du gouvernement malien et de la mission multidimensionnelle intégrée de l'ONU pour la stabilisation au Mali (Minusma) s'est tenue à Alger. Le 7 février 2015 : Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, préside au nom de l'Algérie, en tant que chef de file, une réunion d'évaluation de l'équipe de médiation du dialogue intermalien. Le 11 février 2015 : Une réunion entre le gouvernement malien et l'équipe de médiation internationale du dialogue intermalien se tient à Alger sous la présidence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et le Premier ministre malien, Modibo Keita. Le 16 février 2015 : Le 5e round du dialogue intermalien inclusif débute à Alger entre le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires du nord du Mali ayant adhéré au processus de négociations sous la conduite de l'Algérie. Le 19 février 2015 : Une Déclaration des parties au processus de paix d'Alger a été signée jeudi à Alger par les différentes parties maliennes, sous l'égide d'une médiation internationale, dont l'Algérie est chef de file. Le 1 mars 2015 : Paraphe d'un accord de paix et de réconciliation sous la supervision de la médiation internationale, présidée par l'Algérie, en tant que chef de file, par le représentant du gouvernement malien et les mouvements politico-militaires du nord du mali engagés dans la plateforme d'Alger (le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR)). Le 3 mai 2015 : Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), a réitéré son plein appui à l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger réaffirmant son attachement à l'unité, à l'intégrité territoriale et à la souveraineté de du Mali. Le 14 mai 2015 : La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) paraphe l'accord de paix et de réconciliation à Alger. Le 15 mai 2015 : Signature officielle de l'accord de paix et de réconciliation par le gouvernent malien et les mouvements politico-militaires du nord Mali. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) ne signe pas l'accord. Le 5 juin 2015 : Un relevé des conclusions des négociations autour de l'application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires dans le Nord du Mali ont été signés à Alger par les parties prenantes au dialogue malien mené par la médiation internationale élargie, dont l'Algérie est chef de file. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) prend un engagement «solennel» de procéder à la signature de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali le 20 juin à Bamako. Le 20 juin 2015 : La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) signe à Bamako l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. Installation du Comité international de suivi et d'évaluation de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, présidé par l'Algérie, et dont le siège sera basé à Bamako.