Le procès après cassation de l'ancien conseiller du PDG d'Algérie Télécom, Mohamed Boukhari et l'homme d'affaires algéro-luxembourgeois, Chani Mejdoub, tous deux poursuivis pour corruption, a été reporté jeudi au 9 juillet prochain par la Cour d'appel d'Alger, chargée de rejuger les deux inculpés. Deux sociétés chinoises de téléphonie mobile, ZTE et Huawei (absentes) sont également poursuivies dans cette affaire, et seront aussi rejugées. Mohamed Boukhari et Chani Mejdoub ont été condamnés en juillet 2012 en première instance par le pôle judiciaire spécialisé de Sidi M'hamed à 18 ans de prison chacun. Cette peine a été commuée en décembre de la même année à 15 ans de prison par la Cour d'appel d'Alger. Les deux sociétés chinoises, ZTE Algérie et Huawei Algérie, avaient été elles aussi condamnées à une année d'interdiction de soumission aux marchés publics, et trois de leurs cadres en fuite avaient écopé d'une peine de 10 ans de prison. Après un pourvoi en cassation devant la cour suprême, il a été décidé de rejuger les deux inculpés ainsi que les deux sociétés chinoises. Cette affaire a été reportée en raison de l'absence des deux inculpés qui n'ont pas été transférés à Alger pour être rejugés. Le représentant du parquet général a indiqué que Mohamed Boukhari se trouve dans la prison de Aïn El Hjar à Saïda et que Mejdoub Chani a été transféré à la prison de Bordj Bou-Arréridj lundi dernier, soit trois jours avant son procès. «Nous ne les avons pas transféré à Alger, mais nous veillerons pour que le 9 juillet prochain ils soient présents à l'audience», a précisé le procureur général en s'adressant au président de la Cour. Pour Chani Mejdoub, en grève de la faim depuis 44 jours pour protester contre sa condamnation (10 ans de réclusion criminelle) dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, les avocats de Chani Medjdoub ont dénoncé son transfert lundi dernier, à Bordj Bou-Arréridj, trois jours avant son procès à la cour d'Alger. «Le transfert de mon client (Chani Mejdoub) de la prison d'El Harrach vers celle de Bordj Bou Arréridj trois jours seulement avant son procès à la cour d'Alger est irrationnel et totalement inadmissible», a martelé Me Belarif. «J'ai vu mon client la dernière fois avant son transfert à Bordj Bou Arréridj, il était affaibli et sous perfusion», a-t-il indiqué à la presse. «Je ne sais pas comment il va maintenant, mais il avait prévu d'arrêter sa grève de la faim ce jeudi à l'occasion de ce procès», a-t-il assuré. Les deux inculpés avaient été poursuivis en 2012 pour «blanchiment d'argent et corruption», commis entre 2003 et 2006 au détriment d'Algérie Télécom, liés à des marchés dans le domaine de la téléphonie et de l'internet, selon l'arrêt de renvoi. L'affaire a éclaté à la suite d'une commission rogatoire transmise au Luxembourg, dans le cadre du dossier de l'autoroute Est-Ouest, qui a mis au jour des informations sur des pots-de-vin versés par deux sociétés chinoises aux deux prévenus. Le pôle judiciaire spécialisé d'Alger avait aussitôt ouvert une enquête sur cette affaire, rappelle-t-on.