Une peine de 15 années de prison assortie d'une amende de 4 millions de dinars a été retenue, hier, contre Mohamed Boukhari, ancien conseiller du PDG d'Algérie Télécom, et Mejdoub Chani, homme d'affaires algéro-luxembourgeois, poursuivis par la chambre pénale près la cour d'Alger pour «corruption et blanchiment d'argent». Les deux sociétés chinoises ZTE et Huawei sont, quant à elles, condamnées à une amende d'un million de dinars. La chambre pénale près la cour d'Alger a rendu, hier, son verdict concernant l'affaire Mohamed Boukhari, ancien conseiller du PDG d'Algérie Télécom, poursuivi, avec Mejdoub Chani, homme d'affaires algéro-luxembourgeois, et deux sociétés chinoises ZTE et Huawei, spécialisées dans les équipements d'accès à internet. Ainsi, une peine de 15 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 4 millions de dinars, a été retenue contre les deux prévenus, bénéficiant ainsi de l'annulation du délit de trafic d'influence. Les deux sociétés chinoises ont, quant à elles, écopé, en tant que personnes morales d'une amende d'un million de dinars et une interdiction des marchés publics pour une période de deux ans. Lors de son réquisitoire, le parquet avait requis la peine maximale de 20 ans de prison ferme contre Mejdoub Chani et Mohamed Boukhari assortie d'une amende de 8 millions de dinars chacun et une amende de 3 millions de dinars contre les deux sociétés chinoises, avec une exclusion des marchés publics pour une durée de 5 ans. Ce procès est intervenu après l'annulation du verdict du tribunal d'instance de Sidi M'hamed, faisant état de la condamnation à une peine de 18 ans de prison ferme contre les deux mis en cause et une amende de 5 millions de dinars. La justice reproche à Boukhari d'avoir, durant les années 2003 et 2006, perçu la somme de 10 millions de dollars, virée par les deux entreprises chinoises vers des comptes de sociétés offshore mises à sa disposition par la société fiduciaire de Mejdoub Chani, au Luxembourg. Pour Boukhari, il s'agit tout simplement de ses honoraires liées à des contrats de consulting, alors que pour le tribunal, il s'agit de corruption, vu l'importance des montants et sa qualité de cadre supérieur. Les trois patrons de ZTE et Huawei, Dong Tao, Chen Zhibo et Xiao Chuhfa, ont été condamnés à 10 ans de prison par contumace et des mandats d'arrêt internationaux ont été lancés à leur encontre. Les avocats ont plaidé l'innocence des mis en cause et exigé la présence d'un représentant de la banque Natixis Luxembourg, qui avait accepté d'ouvrir des comptes à Mohamed Boukhari, alors qu'il était considéré comme une personnalité politiquement exposée. Ni le tribunal ni la cour n'ont accepté cette demande, tout comme ils ont rejeté les arguments de la défense selon les délits pour lesquels les prévenus sont poursuivis, puisque les faits remontent à plus de trois ans. Ils comptent d'ailleurs introduire des pourvois en cassation.