Les cadres et les militants du Front islamique du salut ont organisé un grand rassemblement au niveau de la mosquée «Al Wafa Bi Al Ahd» à Kouba (Alger). En plus des dizaines de militants et de sympathisants du FIS, plusieurs cadres et des membres fondateurs du parti dont Ali Djeddi ont participé à cette réunion présidée par Ali Belhadj. Contrairement aux autres rassemblements du passé, la réunion tenue ce vendredi dernier à la mosquée «Al Wafa Bi Al Ahd» de Kouba a battu tous les records que ce soit en matière de nombre ou de la qualité des participants. La grande salle de prière était pleine à craquer de «barbus» et il est de même pour le premier étage de la mosquée. Entouré de Ali Djeddi et de plusieurs de ces cadres, le n°2 du Front islamique du salut a abordé en public et devant les chargés de la communication du parti plusieurs sujets d'actualité. Comme à ses habitudes, Ali Belhadj a tiré à boulets rouges sur le pouvoir, le qualifiant de tous les mots. Les forces de sécurité et les journalistes n'ont pas échappé également aux critiques et aux injures du vice- président du Front islamique du salut. Abordant la tentative du ministère des Affaires religieuses de récupérer les mosquées hors contrôle de l'Etat, Ali Belhadj a incité les imams du courant salafiste à ne pas se laisser faire, allant jusqu'à leur demander de se comporter avec les forces de l'ordre avec réciprocité. «De quel droit les forces de sécurité s'ingèrent-elles dans les affaires des mosquées, s'est interrogé Ali Bel Hadj. Ce dernier a répliqué aux déclarations du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, indiquant que son département compte récupérer les mosquées dirigées par des imams du courant salafiste. Selon Mohamed Aïssa, plus de 50 mosquées dans la wilaya d'Alger échappent au contrôle de l'Etat. Cet état de fait n'a pas été digéré par le vice-président du Front islamique du salut qui n'a pas manqué d'inciter à la violence à l'encontre des membres de la commission dont les éléments de forces de l'ordre qui devraient être chargés par le ministère de tutelle de prendre en charge la gestion des mosquées en question. «Les mosquées appartiennent au peuple et non pas à l'Etat», a fait savoir Ali Belhadj. Le n°2 du Front islamique du salut n'a pas manqué de revenir sur la grève générale du parti, des événement du mois de juin 2001 et de l'arrêt du processus électoral. «Le pouvoir a volé la voix du peuple qui, à travers les urnes, a donné sa confiance au Front islamique du salut», a-t-il indiqué. Ali Belhadj a expliqué que c'est le pouvoir qui était à l'origine des violences indiquant que les militants du FIS n'ont fait selon lui, que se défendre. «J'entends des voix surnommer le procès d'El Khalifa comme étant le scandale du siècle. Pour nous le sandale du siècle est autre que l'arrêt du processus électoral», a-t-il ajouté. Ali Belhadj a été interpellé la veille de ce rassemblement par les forces de l'ordre alors qu'il ait tenté d'organiser un sit-in devant la prison d'El Harrach. Sur la banderole brandie par Ali Belhadj, nous pouvons lire en arabe, je cite : «Libérez les pauvres malheureux qui ont été jetés en prison par une injustice». Ces gens n'ont rien commis par rapport à Abdelmoumène Khalifa et de ses complices. Plusieurs autres sujets ont été évoqués par Ali Belhadj qui n'a pas manqué comme à ses habitudes d'injurier le pouvoir et d'inciter les citoyens à la rébellion. Après son allocution, Ali Belhadj a donné la parole à Ali Djeddi, l'invitant à conclure ce rassemblement. Ce dernier n'a pas manqué d'invoquer le Bon Dieu, l'appelant à aider et à guider les «moudjahidine» à la victoire. Ce n'est pas la peine de faire un dessin pour expliquer qui sont les «moudjahidine» auxquels Ali Djeddi faisait allusion. ll s'agit des éléments des groupes armés islamistes dont lui même, Ali Belhadj et les autres mouvements islamistes assurent la couverture pour arriver au pouvoir afin d'instaurer leur Etat théocratique «Doula islamiya». Ce qui est vraiment inquiétant ne sont pas les propos d'Ali Belhadj, Ali Djeddi et les autres cadres du FIS prononcés devant les caméras et les portables enregistreurs des participants à ce rassemblement. Après la réunion, Ali Belhadj et les siens se sont retirés en dehors des vues des regards et des oreilles de ceux qui pourraient être pour eux un danger pour leur désastreux projet. Qu'est-ce qu'ils ont dit, quel autre drame, nous préparent-ils ? Pour l'instant, nous le savons pas encore mais la passivité et le laxisme du gouvernement n'est pas du tout rassurant en face de ceux qui veulent encore nuire à la sérénité et la sécurité du pays.