L'instrumentalisation de l'islam à des fins politiques a plongé le pays, dans les années 1990, dans la violence, l'horreur, la barbarie et les massacres effroyables dont a fait l'objet le peuple algérien. Vingt ans après, les mêmes causes à l'origine de l'anarchie vécue durant cette période refont malheureusement surface, ce qui constitue une réelle menace pour la sécurité et la sérénité du pays. En effet, le pays n'aurait jamais connu de tels événements horribles sans l'anarchie et l'instrumentalisation de l'islam à des fins politiques. Parmi ces causes à l'origine de ce terrorisme aveugle, on citera l'utilisation de ces lieux de culte à l'endoctrinement, la propagande partisane et même à l'apologie du terrorisme. Nous constatons aujourd'hui que plusieurs mosquées échappent encore au contrôle de l'Etat que ce soit à Alger ou dans les autres régions du pays. Dans certains endroits comme à Alger, des intégristes ont mis «main basse» sur les mosquées, c'est le cas de celle de Kouba, «Al-Wafa bi al-ahd». Dans cette mosquée, les militants de l'ex- Front islamique du salut se réunissent au quotidien. Après les différentes prières, des rassemblements se forment que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la mosquée. Cette mosquée fait le plein, surtout pendant la prière du vendredi. Après le prêche et la prière du vendredi, des dizaines de militants de l'ex-FIS se rassemblent autour de l'ex-lieutenant d'Abassi Madani. Au cours de son prêche, Ali Belhadj tire à boulets rouges sur l'Etat et n'hésite pas à inciter au meurtre des hautes personnalités, forces de sécurité, journalistes et n'importe quel autre commis de l'Etat. Même les imams qui refusent d'entrer dans son dangereux et destructeur «jeu» n'échappent pas aux critiques du n°2 du FIS. Pour lui, les hauts responsables, les éléments des forces de sécurité et les journalistes sont des ennemis de Dieu : «tawaghit». Chaque événement politique en Algérie est commenté par Ali Belhadj à sa manière durant son prêche. Les autres pays arabes n'échappent pas aux critiques du vice-président du FIS dissous, qui qualifie leurs dirigeants de dictateurs et des pires des maux. Ecoutant attentivement leur émir, les dizaines de militants du Front islamique dissous interrompent à chaque fois son prêche par les «Allah Ou Akbar». Les rassemblements grandioses qui se tiennent dans cette mosquée contraignent les forces de sécurité à encercler ces lieux durant chaque vendredi. Mais la présence des policiers ne dérange nullement Ali Belhadj qui ne trouve aucun inconvénient à fustiger les hauts responsables de l'Etat. Au niveau de cette mosquée, les ex-dirigeants du FIS préparent les manifestations, confectionnent les slogans qui sont repris sur des banderoles. Ce n'est pas uniquement à Alger où les mosquées se sont transformées en lieux de propagande politique. Plusieurs mosquées dans le pays sont hors de contrôle de l'Etat, a-t-on appris auprès de plusieurs citoyens. Des salafistes soufflent le chaud et le froid dans ces lieux, censés être de culte. Les mosquées en Algérie ont connu ces pratiques durant les années 1990, chose qui a plongé le pays dans l'anarchie et la violence. Après la tragédie et le lourd tribut payé par le peuple algérien (250 000 morts et des milliers de disparus), la situation s'est améliorée et les discours politiques ont été verrouillés dans les mosquées. Malheureusement, ces dernières années, les mosquées se sont reconverties en lieu de propagande politique sans que les responsables ne bougent le petit doigt. Malgré les efforts du nouveau ministre des Affaires religieuses pour protéger les mosquées, ces lieux servent de quartier général pour les militants de l'ex-parti dissous. Il y a à peine quatre jours (voir notre édition du 3 novembre 2014), des troubles à l'ordre public ont éclaté à la sortie de la mosquée «Al-Wafa bil-ahd». C'est au niveau de cette mosquée que la manifestation et les pancartes ont été préparées avant que des heurts n'éclatent à la sortie avec les forces de l'ordre. Des blessés ont été évacués à l'intérieur de la mosquée où ils ont reçu des soins, prodigués par des barbus qui ont joué le rôle d'infirmiers. Ces images nous rappellent les incidents qui se sont produits dans plusieurs mosquées en Egypte. En somme, l'utilisation des mosquées à des fins politiques est un acte dangereux et constitue une menace réelle pour la sécurité et la sérénité du pays.