Des milliers de militants de l'ex-Front islamique du salut (FIS) et des repentis de l'armée islamique du salut (AIS) se réunissent au quotidien à travers l'ensemble du territoire national, surtout à Alger. En véritables milices, ces derniers activent au vu et au su de tous et demeurent toujours mobilisés sans qu'ils ne soient inquiétés. En effet, la dissolution du Front islamique du salut (FIS) n'a été faite que sur papier. Sur le terrain, les islamistes d'Abassi Madani et d'Ali Belhadj n'ont jamais cessé d'activer et ont même élevé la cadence durant ces dernier mois. En plus des rencontres presque quotidiennes, les militants de l'ex-Front islamique se réunissent chaque vendredi dans les nombreuses mosquées du pays. Comme nous l'avons donné dans nos précédentes éditions, Ali Belhadj ne rate aucun vendredi, jour de la grande prière, sans donner de prêches au niveau de la mosquée de Kouba. Entouré par des dizaines de barbus, le lieutenant d'Abassi Madani tire à boulets rouges sur le pouvoir. Défiant les autorités, Ali Belhadj profite de chaque événement pour sortir dans la rue pour affronter les forces de police. Cet état de fait a contraint les forces de sécurité d'encercler chaque vendredi la mosquée d' «El Wafa Bi Al Ahd» afin d'empêcher les militants de l'ex-FIS de sortir dans la rue. Dans ses nombreuses allocutions, Ali Belhadj a toujours indiqué que si le Front islamique du salut a été interdit arbitrairement par la justice, le mouvement est toujours «vivant» et que selon lui, nul ne pourrait l'empêcher d'activer. «Mes frères, le Front islamique du salut active toujours et la preuve, nous sommes tous là», a souvent répété Ali Belhadj. En réponse aux déclarations d'Ali Belhadj, les «Allah Ou Akbar» des militants de l'ex-FIS déchirent le calme de la mosquée. Si le parti continue d'activer, il en est de même pour son bras armé à savoir l'Armée islamique du salut (AIS). Ces derniers se sont même permis de se réunir dernièrement dans les montagnes de Jijel. Les centaines de terroristes qui se sont regroupés à Jijel ont indiqué qu'ils avaient répondu à l'invitation de leur «commandant» le sinistre Madani Mezrag. Pour justifier ce rassemblement, l'émir de ce groupe armé a indiqué qu'il s'agit de «L'université d'été» du mouvement qu'il dirigeait. Une organisation terroriste qui organise une «Université d'été», c'est du jamais vu. Prenant la parole, Madani Mezrag a indiqué que cette rencontre consacrée à la situation qui prévaut en Palestine a été organisée sans autorisation. A ce même sujet, il a ajouté que toutes les institutions de l'Etat y compris les forces de sécurité étaient selon lui au courant. Des terroristes à l'origine des milliers d'assassinat qui s'inquiètent de la situation en Palestine, c'est vraiment du n'importe quoi, pour ne pas dire autre chose. N'ayant pas froid aux yeux, Madani Mezrag a déclaré à ses acolytes que l'Etat algérien devrait se construire avec son organisation, comme l'ensemble des institutions. «A ceux qui disent que nous activons sans «agrément, ni autorisation», je leur dit que nous serions bientôt agréés», a-t-il martelé. Les terroristes de l'AIS ont toujours refusé l'appellation de «repentis» indiquant qu'ils avaient signé un pacte avec des hauts responsables de l'Etat avant de descendre des maquis. En somme, lorsque un mouvement politique et une organisation armée, à l'origine de la tragédie nationale qui continuent d'activer malgré leur interdiction, c'est vraiment grave, voire très grave.