,Après avoir réussi à prendre le contrôle de plusieurs mosquées dans le pays, les islamistes tentent une nouvelle fois d'occuper la rue comme ils l'avaient fait pendant les années 1990. Pour ce faire, ils ont commencé à se préparer pour organiser les «tarawihs», les prières quotidiennes exécutées après celle de «salat el-isha», pendant le mois de jeûne du Ramadhan. Même si les services du ministère des Affaires religieuses le nient, les citoyens indiquent que les «salafistes» contrôlent une très grande partie des mosquées du pays. Cet état de fait s'ajoute aux mosquées qui se trouvent actuellement sous la coupe des militants de l'ex-Front islamique du salut (Fis). Afin de vérifier ces allégations sur le terrain, il suffit simplement de se rendre aux mosquées des quatre coins du pays. Il ne faut pas parler de la mosquée Al Wafa-Bil-Ahd situé à Kouba (Alger). Cette mosquée s'est reconvertie depuis plusieurs années en un véritable quartier général du parti dissous uniquement sur le papier. En plus des centaines des militants de l'ex-FIS qui se donnent rendez-vous dans cette mosquée, le lieutenant d'Abassi Madani tient quotidiennement des briefings dans ces lieux. Chaque vendredi, jour de la grande prière, Ali Belhadj donne un discours au niveau de cette mosquée. Entouré par des dizaines de «barbus», le vice-président du FIS tire à boulets rouges sur le pouvoir. Même les événements qui se déroulent à l'étranger que ce soit en Syrie, Libye, Irak, Arabie Saoudite et ailleurs sont évoqués. A chaque événement que ce soit en Algérie ou ailleurs, Ali Belhadj et consorts tentent de sortir dans la rue à partir de la mosquée de Kouba. Cela a contraint les services de police et surtout les forces antiémeutes d'encercler chaque vendredi la mosquée Al-Wafa-Bi-Al Ahd de Kouba (Alger). Il y a trois jours, le vendredi 29 mai 2015, Ali Belhadj a également tenu un discours au niveau de cette mosquée. Il a même apporté un démenti à la lettre envoyée au 10e congrès du FLN par Abdelaziz Bouteflika. «Ce message a été écrit par la bande de malfaiteurs qui a pris en otage la présidence de la République», a indiqué Ali Belhadj. Ce dernier a également indiqué qu'il a été suivi par les éléments des services de sécurité d'Alger à Tipasa alors qu'il rendait visite à l'autre figure du Front islamique du salut, en l'occurrence Ali Djeddi. Ali Belhadj a incité le peuple à la rébellion, indiquant qu'au niveau du Front islamique du salut existe des cadres qui pourrait gouverner le pays. «Il nous a été proposé d'arriver au pouvoir par le biais de l'armée et nous avons refusé. C'est par le biais du peuple que nous voulons prendre le pouvoir», a indiqué Ali Belhadj. Revenons au mois de Ramadhan et à la tentative des islamistes d'occuper la rue. A en croire cette information qui restent à confirmer, le ministère de l'Intérieur, en collaboration avec celui des Affaires religieuses, aurait pris la décision d'autoriser la prière des «tarawihs» en dehors des mosquées. Si cette information s'avère exacte, ce serait une grave erreur qui pourrait nuire à la sécurité et la sérénité du pays. Après avoir pris le contrôle des mosquées et autorisé à faire les «tarawihs» sur les places et dans les rues, les islamistes tenteront également d'accomplir les prières de l'Aïd dans les stades et les grandes places des villes. Ces derniers ne s'arrêteront pas là, ils tenteront également d'organiser la grande prière du vendredi «el djoumouaa» en dehors des mosquées. Cela veut-dire que doucement, mais sûrement, le pays se dirige vers l'anarchie vécue dans les années 1990.