Dans une interview au journal allemand Welt, Sepp Blatter explique que les présidents français et allemand, Nicolas Sarkozy et Christian Wulff, ont tenté d'influencer le vote d'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. Sepp Blatter ne veut pas tomber tout seul. Empêtré dans un scandale de corruption gigantesque à la FIFA depuis plusieurs semaines, le président de l'instance mondiale du football, qui a annoncé qu'il démissionnerait de ses fonctions en fin d'année, ne se retient plus pour lâcher des informations à droite et à gauche. Hier, c'est Nicolas Sarkozy et le président allemand, Christian Wulff, qui en prennent pour leur grade. Dans les colonnes du journal dominical allemand Welt, Blatter révèle que les chefs d'Etat français et allemand auraient tenté d'influencer le vote d'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022, respectivement remportées par la Russie et le Qatar. «Messieurs Wulff et Sarkozy ont tenté d'influencer leurs représentants qui ont le droit de vote, dénonce le président de la FIFA. Voilà pourquoi nous avons maintenant une Coupe du monde au Qatar. Ceux qui ont contribué à cela doivent en prendre la responsabilité. «Sepp Blatter va plus loin et soupçonne le président de la Fédération allemande de football (DFB) d'avoir reçu une recommandation de Christian Wulff, l'incitant à voter en faveur du Qatarpour des intérêts économiques». L'ancien président de la République française n'a jamais caché ses liens avec le Qatar. Très proche de la nouvelle direction du PSG, Nicolas Sarkozy entretient des contacts de longue date avec le petit émirat. En janvier 2013, France Football avait enquêté sur l'attribution de la Coupe du monde 2022 et avait dénoncé un «Qatargate» dans lequel Michel Platini et Nicolas Sarkozy seraient impliqués. A l'époque, l'hebdomadaire français parlait d'un «fort lobbying» du chef de l'Etat en faveur de la candidature qatarie. R. S.