Les effets du scandale de la FIFA pourraient aussi faire du bruit dans la maison de la Confédération africaine de football (CAF). Les choses vont tellement vite qu'elles risquent de dépeindre le tableau de l'instance africaine. Ce sera alors la grande confrontation de deux importantes instances avec comme arbitre central, la justice américaine. Il n'y aura pas de remplaçants, tout le monde sera sur la liste et on affrontera alors la triste réalité du terrain. Chacun de nous constate que les jours qui passent déchargent des révélations qui touchent ces VIP, qui gouvernent le football mondial dont celui de notre continent. Ces hommes forts de ce sport souvent accueillis à travers le monde comme les héros, les sains, les sujets de références, les défenseurs des valeurs sportives, voire même l'exemple à suivre, répondront aux questions inespérées. La honte étouffe ces personnalités, elle vient de frapper fort, très fort leur image. Elle continuera son chemin pour humilier et assombrir leur environnement. Pour grand nombre d'observateurs, personne n'est à l'abri, des têtes tomberont en Europe et en Afrique. Les enquêteurs américains promettent pour leur part, un été torride à ces VIP du football mondial. Les révélations de l'Américain Chuck Blazer protégé par le FBI, ne sont que l'arbre qui cache la forêt. Le Brésilien Ricardo Texeira première boîte noire qui remontera le fil de l'histoire depuis le «premier jour de l'élection de son beau-père, Joao Havelange, à la tête de la FIFA (1974) jusqu'à son départ du comité exécutif de la FIFA avant la Coupe du monde 2014 au Brésil», le rapport de Garcia sonne le tocsin puisqu'il sort ses griffes. Un différend entre Hans Joachim Eckert et le juge Michael Garcia qui présidaient la commission d'éthique de la FIFA. «Le rapport signé du nom du juge américain, fait la lumière sur les conditions et circonstances qui ont présidé au choix de la Russie et du Qatar pour organiser respectivement les Coupes du monde 2018 et 2022. Quelques temps plus tard, le rapport présenté par Garcia tombe entre les mains de l'Allemand (Eckert)». Des 400 pages que l'Américain a rédigées sur la base d'entretiens et de 200 000 documents, il en a fait une synthèse de 42 pages. Il affirme : «Il n'y a eu aucune violation ni entrave aux règles et règlements applicables» et décrète qu'il n'y a pas de raison pour «remettre en question le choix du comité exécutif du 2 décembre 2010». Au terme d'une analyse minutieuse, le juge Michael Garcia «a sursauté et rédigé un communiqué où il a affirmé que «Eckert a fait une lecture incomplète et erronée des faits et des conclusions». C'est l'accélération des événements, le robinet ainsi ouvert crache des vérités qui n'en finissent pas. Ces vérités empoisonnent le monde sportif, qui exige tout simplement l'urgence de mettre sous scelle la FIFA comme institution planétaire footballistique. Faudrait-il alors faire quelques pas en arrière pour revenir tout au début de son enquête ? Michael Garcia avait demandé à s'entretenir avec les 11 membres du comité exécutif sur les 22, qui ont voté le 2 décembre 2010, et qui depuis ne font plus partie de l'organe de direction et de contrôle de la FIFA. Il n'a pas eu le loisir d'écouter la version de Ricardo Texeira, Chuck Blazer, Jack Warner, Nicolas Leoz, tous impliqués – à part Texeira pour l'instant – dans le scandale de la FIFA. Selon la presse britannique, le rapport Garcia mentionnerait «des influences exercées par certains gouvernements sur ceux de leurs ressortissants qui participaient au vote». Un des passages de ce riche rapport montre d'un doigt accusateur, Michel Platini président de la FFF, et l'Allemand Frantz Beckenbauer. Il s'appuie sur les déclarations du président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, qui donne une information capitale en l'occurrence, «Michel Platini a voté en faveur du Qatar sur injonction de l'Elysée et du président français, Nicolas Sarkozy.» Le Daily Mail, journal britannique, reprend le relais et comme pour gonfler le rapport et permettre à la justice américaine d'aller vite et frapper fort, donne les noms des dirigeants sportifs de différentes confédérations qui «auraient reçu de l'argent en contrepartie de leur vote en faveur des heureux lauréats du 2 décembre 2010.» Les experts pensent que prochainement, les projecteurs seront orientés vers la relation qui existe entre la FIFA, la CAF et les Etats. «Beaucoup de dirigeants de la FIFA ne survivront pas à l'opération enclenchée par Michael Garcia et prise ensuite en charge par la justice américaine et le FBI. Déjà, les limiers du FBI sont sur la piste des fondations des dignitaires de la FIFA par où aurait transité une partie de l'argent sale de la corruption», confie un journaliste qui promet d'autres révélations encore plus explosives. En attendant, et dans le souci de ne pas laisser les choses pourrir et freiner les «réformes urgentes nécessaires», un nom vient s'ajouter a la longue liste, Mohamed Ben Hammam, le milliardaire qatari de 66 ans à «l'ordre de l'émir Al-Thani» de ne rien dire, lui que «l'on continue à surnommer «BH» au sein de la FIFA a été vice-président de l'institution avant d'en être radié, à vie, pour fraude électorale avant le scrutin présidentiel de 2011.» «BH» est, selon le journal «lemonde.fr» le grand artisan de la victoire du petit émirat, face aux Etats-Unis, lors du vote d'attribution de la Coupe du monde de 2022. Le 2 décembre 2010 à Zurich, c'est lui qui a permis à l'émir Hamad Ben Khalifa de réaliser son rêve... Sceptique quant aux chances de son pays de l'emporter, le sexagénaire s'était ingénié, durant des mois, à soudoyer ses collègues du comité exécutif afin d'obtenir leurs suffrages. «Nous allons amener la Coupe du monde au Qatar», lui aurait glissé à l'oreille Joseph Blatter, en février 2008, selon les journalistes britanniques Jonathan Calvert et Heidi Blake, auteurs de The Ugly Game (éd. Simon & Schuster). Face à un tel siroco, il ne reste qu'à éviter le pire. Selon le journal le «lemonde.fr», les Eurodéputés viennent de voter à une très large majorité, à main levée, en faveur du remplacement «immédiatement» de Sepp Blatter. Texte présenté par les sept groupes représentés au Parlement européen. Selon le même journal, «cette résolution non contraignante, qui a valeur de pression politique, demandent à l'organisation de choisir un président provisoire approprié», alors que Blatter, réélu fin mai mais démissionnaire peu après, souhaite rester en poste jusqu'au congrès électif, fin 2015 ou début 2016.» Quelle sera la suite de ce roman fleuve «Corruption dans la baraque FIFA ?» La suite des événements nous le dira.