Il embarquera avec lui toutes les personnes ayant été impliquées de prés ou de loin dans ce volumineux dossier scabreux. Il n'épargnera personne, quel que soit son titre ou son grade politique. Blatter est mouillé alors, il ne voudrait pas être le seul. Dans une interview accordée à Die Welt, il fait exploser le ballon pour faire apparaître des noms de VIP dont celui de Nicolas Sarkozy et d'autres dirigeants européens qui avaient tenté d'influencer leurs représentants pour les votes des Mondiaux de football 2018 et 2022. Une interview de révélations. Une opportunité pour refaire surface et affirmer qu'il ne répondra pas seul à la convocation du tribunal américain, et qu'il n'endossera pas seul les responsabilités des scandales qui ont éclaté autour des attributions des Mondiaux de football 2018 en Russie et 2022 au Qatar. Tel un artiste sur scène, micro en main face à des supporters de tout bord, il dénonce ceux qui ont contribué à empoisonner l'environnement de la FIFA. «Ils ont chacun essayé d'influencer leurs représentants à la Fifa.» Il dira qu'»il y a eu deux interventions d'ordre politique avant que la décision ne soit prise en faveur de la Russie et du Qatar. Celle de Nicolas Sarkozy, l'ancien président de la France, et celle de Christian Wulff, l'ex-président fédéral allemand. Ils ont chacun essayé d'influencer leurs représentants à la Fifa. C'est pourquoi, aujourd'hui, nous allons avoir une Coupe du monde au Qatar. Ils ont œuvré pour que cela se fasse et ils doivent en endosser la responsabilité», a affirmé Sepp Blatter qui sort ainsi de son silence dimanche à travers cet entretien, qui a fait le tour des médias. Le dirigeant suisse n'entend visiblement pas endosser seul les responsabilités des scandales. Il oriente ses projecteurs sur ces personnalités, qui travaillaient dans l'ombre à l'abris de toute lumière. «Référence à certaines pressions, qu'auraient exercé des dirigeants européens afin de pousser leurs représentants à la Fifa à opter pour un vote plutôt qu'un autre. Parmi eux, se retrouve cité Nicolas Sarkozy. «Il y a eu deux interventions d'ordre politique avant que la décision ne soit prise en faveur de la Russie et du Qatar. Celle de Nicolas Sarkozy, l'ancien président de la France, et celle de Christian Wulff, l'ex-président fédéral allemand. Ils ont chacun essayé d'influencer leurs représentants à la Fifa. C'est pourquoi, aujourd'hui, nous allons avoir une Coupe du monde au Qatar. Ils ont œuvré pour que cela se fasse et ils doivent en endosser la responsabilité», a affirmé Sepp Blatter. Il glisse la balle un peu plus loin et rappelle que «le 23 novembre 2010, quelques jours avant l'annonce de l'attribution du Mondial-2022 au Qatar, le chef de l'Etat français avait ainsi organisé un déjeuné à l'Elysée. Etaient présents autour de Nicolas Sarkozy l'émir du Qatar, Al-Thani, son Premier ministre, Sébastien Bazin, représentant de Colony Capital, alors actionnaire principal du Paris SG mais aussi Michel Platini. Dans une enquête publiée en janvier 2015, France Football affirme qu'au cours de la réunion, la question du vote pour le Mondial-2022 a été clairement évoquée... Pour convaincre le Journal, FF enfonce le clou. «Il a tour à tour été question du rachat du Paris Saint-Germain par les Qataris, d'une montée de leur actionnariat au sein du groupe Lagardère, de la création d'une chaîne de sport pour concurrencer Canal+, que Sarkozy voulait fragiliser, le tout en échange d'une promesse : que Platini ne donne pas sa voix aux Etats-Unis, comme il l'avait envisagé, mais au Qatar», pouvait-on lire dans l'hebdomadaire FF. Que dira Sarkosy ? Sa réaction est attendue, il devrait réagir à ces déclarations en sa qualité de mis en cause, lui connu pour être un fervent supporteur du Paris SG, est un proche de la famille royale du Qatar mais aussi du président du club de la capitale, Nasser Al-Khelaïfi. Evitant de le nommer, Blatter survole le nom du président de l'UEFA Michel Platini, actuellement en pleine réflexion pour se présenter aux prochaines élections à la Fifa. «Ancien proche collaborateur du Suisse, il s'affirme aujourd'hui comme son rival n°1. Lorsque les scandales de la Fifa ont éclaté, celui qui ne s'est jamais caché d'avoir accordé son vote au Qatar pour la Coupe du monde 2022, avait exigé la démission du président âgé de 79 ans». «Il a tour à tour été question du rachat du Paris Saint-Germain par les Qataris, d'une montée de leur actionnariat au sein du groupe Lagardère, de la création d'une chaîne de sport pour concurrencer Canal+ - que Sarkozy voulait fragiliser -, le tout en échange d'une promesse : que Platini ne donne pas sa voix aux Etats-Unis, comme il l'avait envisagé, mais au Qatar», pouvait-on lire dans l'hebdomadaire consacré au football. Ce n'est qu'un survole des principales divulgations, d'autres arrivent à pas de charge. C'est dire que cette entrevue alimente de nombreuses suspicions. Le 3 juin 2014, The Daily Télégraph affirmait qu'en novembre 2010, Michel Platini avait rencontré le qatari Ben Hammam, l'ex-patron de la Confédération asiatique de football et ancien vice-président de la Fédération internationale radié par la FIFA en 2011 pour conflit d'intérêt et malversations. H. Hichem