Halte aux massacres à Ghardaïa ! Etat, société civile, mouvement associatif, notable et habitants sont décidés à prendre la situation en main et de ne plus permettre à la violence de gagner du terrain. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal s'est rendu jeudi sur les lieux pour s'enquérir de la situation et appliquer les mesures nécessaires notamment contre les atteintes aux personnes et aux biens. Accompagné du ministre de la Justice, Tayeb Louh et le commandant de la Gendarmerie nationale, le général du corps d'armée Ahmed Bousteila, le Premier ministre a tenu une réunion avec les autorités locales en présence du chef de la 4e région militaire, où il a été question d'évaluer minutieusement la situation de crise que vit Ghardaïa depuis plusieurs mois et notamment au cours de la semaine écoulée où 22 personnes ont trouvé la mort, plusieurs autres ont été blessées et des dizaines d'habitations et de commerces ainsi que d'autres biens publics et privés saccagés. Une situation d'urgence imposant une intervention immédiate de l'Etat pour éviter le dérapage d'où le ton ferme avec lequel l'émissaire du président s'est exprimé. En effet, Sellal a assuré devant les notables et les sages ainsi que les représentants de la société civile, que «l'Etat est déterminé à prendre les mesures appropriées et fermes pour éradiquer toute forme de violence et rétablir la quiétude et la paix dans la région». Il a, dans ce sillage, expliqué qu'il veillera à «l'application des mesures prises par le président de la République Abdelaziz Bouteflika en vue de restaurer la sécurité, la paix et la cohésion sociale dans la région de Ghardaïa jadis un exemple de cohésion sociale qui faisait la fierté de l'Algérie», a-t-il affirmé. Et d'ajouter que «l'Etat va appliquer les instructions du président de la République, avec diligence et sévérité pour mettre un terme aux violations de la loi à travers la wilaya de Ghardaïa et notamment l'atteinte à la sécurité des personnes et des biens». Pour ce qui de la sécurité et des dispositifs mobilisés par les différents services, Sellal a noté, citant la décision du président Bouteflika, que le commandant de la 4e région militaire a été chargé de superviser l'action des services de sécurité et des autorités locales pour rétablir l'ordre public et préserver la sécurité des personnes et leurs biens à travers la wilaya de Ghardaïa. «Le commandant de la 4e région a toutes les prérogatives, conformément aux lois de la République, pour rétablir l'ordre même en instaurant un couvre-feu, interdisant les manifestations et les attroupements», a-t-il affirmé. Il a, également, lancé un appel solennel à l'ensemble de la société civile, du mouvement associatif et les jeunes à conjuguer leurs efforts pour «mettre en échec les desseins et visées malsaines de certaines personnes qui veulent toucher à l'unité nationale». «L'Algérie est une et unie, indivisible», a tenu à rappeler le Premier ministre en soulignant que «cette ligne ne peut être franchie et que le peuple algérien est conscient après le lourd tribut qu'il a payé pour libérer le pays de la colonisation et la sauvegarde de son intégrité territoriale». Une occasion pour appeler l'ensemble de la composante sociale de la wilaya de Ghardaïa à aider et à concourir pour le maintien de l'ordre, le retour de la paix et la quiétude dans tout le territoire de la wilaya. «Nous sommes tous des Algériens et nous devons vivre ensemble dans la concorde et veiller à la fraternité et le respect de l'autrui», a affirmé Abdelmalek Sellal rapporté par l'APS. Il a, par ailleurs, rappelé que le rôle du gouvernement consiste à assurer et veiller à la stabilité du pays et à œuvrer pour le développement économique des différentes régions du pays en appelant les habitants de Ghardaïa à la sagesse et la compréhension pour surmonter la crise. Une trentaine d'arrestations parmi les agresseurs et les meneurs des troubles Plusieurs enquêtes ont été enclenchées par les services de sécurité à l'issue des violences ayant secoué Ghardaïa entre mardi et mercredi dernier. Selon des sources sécuritaires, une trentaine de personnes ont été interpellées suite à l'exploitation des renseignements et aux recherches intensives dans les régions affectées. La coopération de la population locale en dénonçant quelques criminels qu'elle a pu reconnaître lors des évènements, a également, permis aux enquêtes d'avancer et de coincer plusieurs suspects. Des sources concordantes ont fait état de 27 arrestations jusqu'à la soirée de jeudi. Il s'agit de groupes d'agresseurs et de meneurs des troubles à travers les réseaux sociaux. Les mis en cause doivent répondre aux chefs d'inculpation d'association de malfaiteurs, homicide volontaires, coups et blessures volontaires, destruction d'édifices d'Etat et de biens d'autrui et incitation à la violence. Parmi les mis en cause, l'ancien responsable de la Ligue des droits de l'Homme (LADDH) à Ghardaïa et ancien membre du conseil national du FFS, Kamel Eddine Fekhar arrêté sous instruction du procureur général près le tribunal de Ghardaïa. L'enquête se poursuit.