Depuis le début du mois sacré, le nombre des accidents de la route ne cesse d'augmenter, surtout entre 19h et 20h, où les automobilistes font la course pour rentrer chez eux afin de rompre à l'heure exacte leur jeûne. Rien que cette semaine, en 48h, a été enregistré un nombre record d'accidents, dont ont été victimes 10 personnes et 38 blessés, selon un bilan rendu public, samedi, par les services de la Protection civile. C'est un Ramadhan mortel pour des conducteurs qui se pressent pour ne pas rater la rupture du jeûne, de plus une baisse de vigilance, provoquant l'excès de vitesse, ce qui, par la suite, mène au non-respect des règles du code de la route. Ces trois points cités sont les principales raisons de la plupart des accidents de la route. Du fait de l'importance de sa population, Alger reste la wilaya enregistrant le plus grand nombre d'accidents. La Gendarmerie nationale avait déjà fait état de plus de 179 personnes tuées et 1 255 autres blessées dans 744 du 18 juin au 1er juillet, soit les deux premières semaines du mois sacré de Ramadhan. Le même organisme avait fait état de 76 morts et 662 blessés dans 388 accidents de la circulation survenus durant la période allant du 16 au 22 juin. Dans un autre bilan de la Gendarmerie nationale, du 30 au 6 juillet, 106 personnes ont été tuées et 874 autres blessées dans 488 accidents de la route. 88,93% de ces accidents ont été causés par le comportement des automobilistes. La responsabilité de 05,53% des cas incombe également à l'état des véhicules, tandis que des accidents sont engendrés par la négligence des piétons et l'état des routes. La wilaya de Bouira a enregistré le plus grand nombre d'accidents (29), suivie des wilayas de Oum El-Bouaghi (26 accidents), Blida (25 accidents) et Batna (21 accidents), avait déclaré la même source. A cet effet, la Gendarmerie nationale appelle les usagers de la route à faire preuve de prudence, de vigilance et à respecter le code de la route dans un souci de préserver la sécurité de tous. Dans le but de diminuer le nombre d'accidents, la Gendarmerie nationale et des associations caritatives ont, durant le mois sacré, organisé des «f'tours» pour les conducteurs qui n'arrivent pas à temps pour rompre le jeûne. Les repas sont servis à l'intérieur des tentes érigées à cet effet dans de nombreux points de contrôle routier. A Tizi Ouzou, l'initiative a été bien accueillie par les conducteurs. De ceux qui ont été servis au niveau d'une tente dressée sur la RN12, à l'entrée ouest de la ville de Tizi Ouzou, et de la rocade sud à hauteur de Boukhalfa, ont témoigné leur gratitude face à ce noble geste. Une famille qui avait pris la route de la ville d'Oran, pour se rendre à un enterrement à Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou, a accepté volontiers l'invitation des policiers de rompre le jeûne avec eux avant de poursuivre la route. «C'est une initiative louable, ça va nous permettre de nous reposer un peu, de rompre le jeûne et de poursuivre la route tranquillement sans avoir à passer par la ville de Tizi Ouzou, pour chercher où manger», a indiqué le père de famille, content de pouvoir poursuivre sa route via la rocade sud qui permet de contourner la ville des Genêts. Un enfant, âgé d'une dizaine d'années, qui accompagnait cette famille et qui a observé vendredi son premier jour de jeûne, a déclaré qu'il était content de partager le premier Iftar de sa vie avec la police. Le chef de sûreté de wilaya s'est déplacé sur place, avant le début de l'opération pour inspecter les préparatifs et donner quelques orientations. Le travail de sensibilisation a été supervisé par le chef de service de la sécurité routière, de cette même institution. «Cette opération, lancée par la DGSN, depuis le début du mois de Ramadhan et organisée chaque vendredi, vise à renforcer l'action de prévention routière par des conseils aux automobilistes et la distribution de prospectus, ainsi que les valeurs de solidarité entre les membres de la Sûreté nationale et les différentes franges de la société», a expliqué Djamila Temmar, chargée de la communication à la sûreté de wilaya. Malheureusement, cette initiative ne suffit pas, les accidents de la route restent nombreux durant le mois sacré. Selon Lotfi Laggoune, un journaliste, ce phénomène devrait être éradiqué en prenant les mesures nécessaires. En dépit de tous les efforts consentis par les services de la Protection civile et la Gendarmerie nationale, «les accidents ne cessent d'augmenter, même les tables dressées pour les automobilistes n'ont pas vraiment résolu ce problème», explique Lotfi Laggoune, soulignant qu'il faut «punir sévèrement les conducteurs, allant jusqu'au retrait définitif du permis de conduire».