Attendu le samedi 18 juillet, le premier jour de l'Aïd el Fitr est finalement tombé 24 heures avant, le vendredi 17 juillet. L'association Sirius d'astronomie qui avait expliqué qu'«astronomiquement parlant, l'observation du croissant lunaire en Algérie le jeudi 16 juillet est impossible vu que la lune se couchera ce jour avec le soleil», n'avait toutefois pas exclu le cas où «l'Aïd pourrait être célébré le vendredi 17 juillet». Ce serait, selon cette association, sur la base d' «une observation du croissant extérieur à l'Algérie». Pour l'association Sirius d'astronomie, les données astronomiques sont «irréfutables». Tant pis pour ceux qui comptaient «gratter» le dimanche comme jour de congé et tant mieux pour le monde musulman qui a donné l'impression d'être uni au moins sur cette date. Depuis quelques années, la vedette durant les fêtes de l'Aïd est le Short Message Service (SMS) qui s'est imposé comme moyen pratique pour échanger les vœux, épargnant ainsi à beaucoup de gens les déplacements pour faire la fameuse «tournée» et rencontrer les membres de la famille et les proches pour les accolades accompagnées des formules habituelles plus ou moins sophistiquées pour dire tout simplement «saha aïdkoum». Les visites restent encore de mise pour l'échange d'assiettes de gâteux, mais surtout pour les enfants qui veulent montrer leurs beaux habits neufs et récolter quelques pièces de monnaie ou le billet à mettre dans leur tirelire, les «tarifs» étant en hausse comme pour tout le reste. De toutes les façons, le prétexte du manque de moyens de déplacement ne pouvait être brandi. Au niveau de la gare routière du Caroubier (Alger), dont la capacité d'accueil est de 20 000 voyageurs/jour, des mesures ont été prises pour améliorer le service public pour une prise en charge optimale des voyageurs durant Aïd El-Fitr. Le nombre de guichets de vente des tickets a été multiplié pour assurer une meilleure fluidité et éviter les longues files d'attente. A cette occasion, la société de gestion des gares routières d'Alger (Sogral) a programmé entre 600 et 700 voyages dans les différentes wilayas du pays pour répondre à la forte demande concernant les moyens de transport de longue distance. Les automobilistes pouvaient faire le plein de carburant, la distribution des produits pétroliers ayant été assurée sur l'ensemble du réseau stations-service et points de vente Naftal, de jour comme de nuit à travers tout le territoire national. En 2013, année où les permanences sont devenues obligatoires, pour répondre au souci de préserver les intérêts des citoyens en leur assurant la disponibilité des produits de consommation de base, les pouvoirs publics étaient «satisfaits» du respect des permanences par les commerçants durant la fête de l'Aïd El-fitr, avec un taux record de 92% au niveau national. Il y a deux ans, ils étaient près de 14 000 commerçants réquisitionnés et concernés par les décisions administratives y afférentes signées par les 48 walis ; ce nombre avait été jugé à ce moment insuffisant. En 2015, près du double, un total de 27 114 commerçants ont été réquisitionnés pour assurer un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation durant les deux jours de l'Aïd El-Fitr, répartis en 4 506 boulangers, 15 791 commerçants activant dans l'alimentation générale et les fruits et légumes, 6 417 opérateurs dans des activités diverses ainsi que 400 unités de production dont 133 laiteries, 235 minoteries et 32 unités d'eau minérale. Pour assurer le suivi de la mise en œuvre du programme des permanences, 2.010 agents de contrôle ont été mobilisés. La nouvelle loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales, adoptée en mai 2013 par le Parlement, prévoit le durcissement des sanctions à l'encontre des commerçants qui refusent d'assurer la permanence lors des jours fériés. Les contraventions peuvent aller de 30 000 à 200 000 DA et une fermeture des locaux commerciaux pour une période de 30 jours pour ceux qui ne respectent pas la permanence obligatoire. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a menacé de «sanctionner sévèrement les contrevenants qui n'auront pas de justificatifs sérieux pour la non ouverture de leur commerce». Ce sera «leur fête».