Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a interdit aux pétroliers d'accoster au port de Ras Lanouf. Les navires qui s'approcheraient des côtes libyennes dans la région du « croissant pétrolier », à proximité du golfe de Syrte, risquent donc d'essuyer les tirs de l'armée. Pour sa part, le gouvernement de Tripoli, confronté à d'importantes difficultés financières, a levé « l'état de force majeure » sur le terminal de Ras Lanouf, le 6 juillet, après la conclusion d'un accord avec les milices dirigées par Ibrahim Jadrane. L'accord a été signé à la fin du mois dernier dans la localité de Houn (Fezzan), au terme d'une réunion entre Ibrahim Jadrane et Machallah Al-Zawi, ministre du Pétrole du gouvernement de Tripoli, soutenu par les milices islamistes. Près de 2 millions de barils de brut seraient stockés dans le terminal de Ras Lanouf. La production de pétrole de la Libye a augmenté au cours des dernières semaines, à environ 430 000 barils/jour. Bras de fer En dépit de la bonne volonté affichée par le président yéménite Abd Rabo Mansour Hadi, le Conseil de coopération du Golfe a rejeté toute nouvelle session du dialogue inter-yéménite à Genève. Ce qui illustre la méfiance de l'Arabie Saoudite à l'égard du rôle des Nations unies au Yémen, en particulier du diplomate mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, émissaire spécial du secrétaire général de l'Onu au Yémen. Les récentes déclarations à Amman du ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubair, montrent la volonté de Riyad de poursuivre le bras de fer avec Téhéran. Sur le terrain, la trêve humanitaire conclue la semaine dernière est restée lettre morte, avec la tentative des rebelles houthis de pousser leur avantage à Taïz et dans la région pétrolière de Maarab. Mais les forces pro-gouvernementales ont enregistré des succès à Aden, en reprenant, mardi dernier, la zone de l'aéroport et le quartier stratégique de Khormaksar. Clandos ! La photo de deux hélicoptères de transport S-92 posés sur le tarmac de Camp Lemonnier à Djibouti, prise par un « spotter » il y a quelques jours, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux et soulevé des questions concernant la nationalité et l'opérateur de ces appareils. Les deux S-92 peints en gris, dotés d'un treuil de recherche et de sauvetage, et d'un système de détection de missiles, n'affichent en effet aucune marque de nationalité et le numéro sur la poutre de l'un des appareils semble erroné. Cette absence de marquage d'identification renforce les soupçons sur un emploi de ces machines pour des missions très discrètes, sinon clandestines. L'une des hypothèses, selon certains observateurs, est que ces appareils appartiennent à l'Arabie Saoudite, qui dispose officiellement de 17 S-92. Riyad a en effet pu déployer des hélicoptères de sauvetage au combat à Djibouti, alors que se poursuivent les frappes contre les rebelles houthis au Yémen.