Il semble que nous nous intéressons beaucoup plus aux effets d'annonce qu'à l'applicabilité des recommandations tirées des conférences internationales tenues à Alger. Y a-t-il une garantie que les puissances occidentales acceptent de criminaliser les paiements des rançons et de refuser les échanges de prisonniers ? Qu'en serait-il si celles-ci cédaient aux mouvements terroristes en accédant à leurs revendications ? Nous pouvons normalement avancer l'idée aujourd'hui que la politique interne mise en place n'a pu amener l'idéologie créatrice de fetwas appelant au meurtre à abandonner les éléments de sa nocivité. C'est à croire qu'il y a quelque part le besoin d'entretenir les intolérances et d'empoisonner le champ politique. Y a-t-il quelque part cette idée d'entretenir un certain niveau de terrorisme ? Pouvons-nous poser la question de savoir qu'est-ce qui dans la démarche du pouvoir n'a pas réussi à créer un environnement national interne où la problématique de sécurité intérieure aura cessé d'être liée aux clivages idéologiques internes et externes ? L'Algérie croit pouvoir œuvrer maintenant à contribuer à pallier au retard apporté sur la scène internationale à la construction d'un consensus de politique internationale sur les grands thèmes intéressant la paix et la sécurité collective. Elle croit pouvoir contribuer à la création d'un environnement défavorable au développement de toutes les autres criminalités qui se structurent dont la plus structurante est la corruption, celle qui crée et aggrave les fractures morales, celles-ci devenant synonyme de résignation devant sa généralisation avec pour risque évident la dévalorisation de la citoyenneté et la mise des populations dans une situation de «non concernée» ? Si on parle du phénomène du terrorisme, celui-ci est-il en partie au moins d'essence de politique interne ? Est-il vrai que c'est l'Algérie qui éveille les consciences mondiales à des menaces qui se jouent des frontières, depuis le constat que tous les mouvements qui œuvrent par violation des lois nationales et internationales entrent dans des prestations mutuelles de service ? Il n'est pas évident que chacun des pays qui ne sont pas des puissances aura à s'épargner les affres d'une nouvelle guerre dans le cas de sa participation à la mise en place d'une architecture de sécurité collective dessinée par les Etats-Unis. Tous les terroristes qui officient dans des pays musulmans invoquent des raisons internationales, des objectifs internationaux et ne portent pas de projets délimités par des frontières nationales.