Un nouveau crime saoudien s'est ajouté à la longue liste de massacres de l'Arabie au Yémen. Au moins 120 civils sont morts et 150 autres ont été blessés par les frappes saoudiennes, vendredi soir, contre une zone résidentielle réservée aux ouvriers de la centrale électrique de Mokha, dans la province de Taez (sud-ouest). Ce sont des images insoutenables qu'a montrées la télévision yémenite «Al-massirah». Les images d'une vision cauchemardesque montrent des corps mutilés, calcinés par l'intense bombardement de civils innocents. Les maisons du quartier touchées par les tirs ont été entièrement rasées et un incendie s'est déclaré à Mokha, une ville portuaire, ont rapporté les agences yéménites et les agences internationales. La plupart des corps, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, étaient brûlés. Les morts et les blessés ont été transportés vers les hôpitaux dans des voitures privées ou dans des chariots tirés par des animaux. Un responsable de la sécurité a indiqué qu'ils n'avaient pas pu être reconduits vers la capitale de la province puisque les routes sont fermées en raison des raids. L'agence d'information yéménite Khabar a affirmé que l'hôpital principal de la ville ne pouvait plus accueillir d'autres victimes de ce raid. Pas de débarquement à Taez Une source sécuritaire citée par Khabar a démenti les rumeurs, propagées par les médias proches de l'Arabie, faisant état de débarquement de commandos de la coalition saoudo-américaine à Makha. Selon ce responsable, ces tapages médiatiques intervenus quelques heures après le massacre, visent à détourner l'attention sur le nombre des civils tués par les avions saoudiennes. Plus de 3 000 Yéménites ont été tués depuis le 26 mars par les bombardements saoudo-américains contre différentes régions yéménites. «D'intenses combats ayant eu lieu entre le 3 et le 15 juillet ont fait 165 morts parmi les civils, dont 53 enfants et 23 femmes. Quelque 210 autres personnes ont été blessées au cours de la même période», a pour sa part rapporté mardi au cours d'un briefing à Genève, le porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH), Rupert Colville, faisant un bilan de la situation au Yémen. Mutisme de la communauté mondiale envers les crimes saoudiens Des milliers de Yéménites ont manifesté vendredi à Sanaa pour condamner les positions politiques de la communauté mondiale envers le Yémen. Les manifestations ont condamné le mutisme de la communauté internationale et des Nations unies envers les crimes saoudiens au Yémen. Nouvelle tactique d'Ansarullah Face à ces développements, le bureau politique d'Ansarullah (Houthis) a promis que «dans les prochains jours, les Saoudiens et leurs mercenaires seront pris de court par nos nouvelles tactiques de combat». «Les pays agresseurs ont conjugué tous leurs efforts pour s'emparer de la ville portuaire d'Aden (sud), mais l'armée et Ansarullah font constamment échoué les assauts des miliciens pro-Hadi (président démissionnaire réfugié en Arabie), et ceux d'Al-Qaïda», affirme Daifullah al-Chami. «Les centres de commandement ennemis seront pris pour cible par nos soldats dans les jours à venir», a-t-il prévenu.