Comment sera l'école algérienne à la prochaine rentrée scolaire et les années qui suivront, jusqu'à l'horizon 2030 ? C'est dans ce sens que vont les projections esquissées lors de la Conférence nationale d'évaluation de la réforme de l'école qui vient de se tenir à Alger, les 25 et 26 juillet. Tout repose sur cette «évaluation d'étape objective et de prospective» du système éducatif national. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a insisté sur ce point qui apparaît comme un préalable pour améliorer davantage l'école algérienne. Mais déjà on commence à entrevoir les nouveaux contours du système éducatif à travers les résultats et les recommandations formulées par les professionnels du terrain, qui ressortent de cette conférence et qui seront consignées dans une feuille de route claire. Il ne s'agit pas d‘une nouvelle réforme, a fait observer le Premier ministre, laissant entendre que des correctifs sont indispensables. Ainsi, sur l'enseignement des sciences et de la technologie, le Premier ministre a souligné qu'il était «vital de favoriser l'enseignement et l'acquisition de connaissances et de compétences dans ce créneau» des sciences et technologies. Il a relevé aussi que le taux d'enseignement dans la filière des mathématiques est actuellement de 10%, indiquant que l'objectif c'est d'atteindre 15%, l'année prochaine. Autre orientation qui sera reprise dans la feuille de route : la généralisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) à l'ensemble des établissements scolaires au niveau national, pour aller vers la mise en place de manière progressive d'établissements intelligents dotés de tous les équipements modernes. La réorganisation de l'examen du baccalauréat est un des problèmes qui a retenu l'attention des experts. Il est question de mettre en place un baccalauréat professionnel à partir d'une collaboration entre le ministère de l'Education nationale, d'une part et, d'autre part, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui du de la l'Enseignement et de la Formation professionnels. C'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a recommandé cette option. Pour la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, la réforme appliquée depuis 2003, a besoin de conforter ses acquis de la réforme en allant vers un redéploiement stratégique, pour la mise en place d'une l'école qui devra permettre à l'élève de développer ses potentialités et de s'épanouir à la mesure des moyens et ressources dégagés par l'Etat. Cette démarche s'inscrit dans grandes orientations telles que définies par la commission de réforme de l'école, instituée par le président Bouteflika et adoptées en 2003. Les ressources matérielles, financières et humaines mobilisées pour le secteur de l'Education rendent possible cette évolution. La ministre a parlé de mutations pédagogiques évoquant en même temps des questionnements sur les missions de l'école dans un environnement régional instable. Dans ce sens, elle veut approfondir la réflexion sur le statut des savoirs dans les sociétés en crise d'où, selon elle, l'importance de la «contextualisation» des apprentissages dans un pays aussi vaste que l'Algérie. En plus de bâtir et de former des compétences, l'école algérienne doit inculquer chez les enfants la culture de la «critique objective et positive» ainsi que «le sens de citoyenneté», a indiqué Abdelmalek Sellal. Dans ce schéma, les enseignants devront «laisser l'école loin des surenchères politiques», ne pas penser à faire la grève au premier problème rencontré et privilégier le dialogue comme moyen de revendication. Dans l'immédiat et concrètement, l'accent sera mis sur le cycle primaire qui prend en charge la moitié des effectifs globaux des élèves (46,29%) et dont les infrastructures représentent près de 72% du parc total des établissements scolaires.