«Les difficultés financières, l'impossibilité d'obtenir des devises légalement pour payer les salaires, indemnités de formation et de solidarité des joueurs étrangers, les agissements de certains agents de joueurs et autres acteurs du football peu scrupuleux», poussent à prendre cette décision de bloquer dès le prochain mercato tout recrutement de joueurs étrangers. Dans ce cadre, «le bureau fédéral de la FAF a appelé les clubs professionnels à revoir leur effectif de manière à faire des économies, le nombre de joueurs non utilisés ne cesse d'augmenter rendant la masse salariale exorbitante». En termes simplifiés, une première approche du nouveau marketing sportif que vient de proposer le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua, ne serait pas faite pour conforter l'image de cette instance. Grave, provocation pour certains, maladroit pour d'autres, incompréhensif, manque de finesse et de diplomatie pour l'autre catégorie. Un tour de table laisse apparaître un questionnement qui devrait trouver réponse auprès des institutions nationales. Ces pics d'alertes déclenchent une vague de réactions, attendue d'ailleurs puisqu'elles font l'objet de débats au niveau de plusieurs clubs. Ce n'est certainement pas la meilleure innovation majeure de Raouraoua qui vient de souffler sur la mauvaise bougie en annonçant que les joueurs étrangers devront déjà songer quitter le pays à la fin de leur contrat. C'est le Bureau fédéral de la FAF, réuni ce samedi qui a eu à prendre cette décision d'interdire dès le prochain mercato le recrutement de joueurs qui ne sont pas de nationalité algérienne. Pendant ce temps, chez nous, quelques observateurs réagissent «pour nous, la FAF quitte ses missions, celles qui consistent à plancher sur des innovations qui visent à accélérer le développement durable de notre football... et surtout à rester sur son action, celle d'organiser des événements sportifs». Au delà de nos frontières, c'est déjà les applaudissements. L'extrême droite européenne qui attendait cela depuis quelques années est enfin bien soulagée, elle pourra, à son tour renvoyer chez eux les joueurs qui ne sont pas de nationalité européenne. La FAF offre à cette extrême droite une opportunité à disposer à tout moment des éléments d'argumentation adaptés au lieu et au moment où ils agissent. Bien entendu, le système est bidirectionnel : ces mêmes dirigeants étrangers vont à leur tour créer des «inquiétudes chez les joueurs africains», qui seront immédiatement traitées et iraient enrichir les données centrales, ainsi complétées et mises à jour en permanence. Le grand déballage va commencer la réaction des professionnels et des gestionnaires notamment de l'instance internationale qui est très attendue notamment du côte Fifa elle qui milite pour que le foot contribue à rassembler toutes les nations du monde autour de ce sport et ce, dans le souci d'éviter à ce que l'option racisme ne se gangrène davantage. Dans cet emballage d'infos souvent mal traité au départ, il conviendrait de comprendre que la FAF rappelle aux clubs qu'ils sont tenus de respecter les dispositions du cahier des charges et ce, pour éviter toutes sanctions énoncées dans le code disciplinaire en vigueur. Les salaires doivent être versés aux joueurs par virement bancaire ou postal, lesquels ont tenu de refuser tout paiement en espèce ou par chèque afin d'éviter tout contentieux. «Concernant les joueurs étrangers et compte-tenu des difficultés financières, de l'impossibilité d'obtenir des devises légalement pour payer les salaires, indemnités de formation et de solidarité des joueurs étrangers ainsi que devant les agissements de certains agents de joueurs et autres acteurs du football peu scrupuleux, le Bureau fédéral décide d'arrêter le recrutement des effectifs étrangers dans les clubs professionnels.» Aucun recrutement de joueurs étrangers ne sera autorisé à partir de la prochaine date de signature. «On devrait alors annuler au plus vite cette décision», souligne un sage du football. Pour un confrère, «Rien ne la justifie, encore moins les arguments avancés par le BF. Ce n'est pas parce qu'il y aurait des difficultés financières et que l'on veuille mettre fin aux «agissements de certains agents de joueurs et autres acteurs du football peu scrupuleux», «que l'on se permet de se comporter comme un despote. Ce fait de prince va certainement écorner l'image de marque de notre football déjà bien ternie.» La question de salaires est effectivement posée avec acuité. Une masse salariale dépassant le seuil normal fait l'objet de critique à tous les niveaux.