Le flux de combattants étrangers dans les pays affectés par les conflits armés et le terrorisme devient un phénomène de plus en plus marquant dans le monde de la sécurité. Quelques jours après la rencontre d'Alger sur l'extrémisme violent et la déradicalisation, Abdelkader Messahel, a plaidé mardi à partir de Madrid, pour des dispositifs sécuritaires plus adaptés associés à une politique de prévention touchant à tous les niveaux. Lors de son intervention à la réunion ministérielle spéciale du Comité de lutte contre le terrorisme des Nations unies sur le flux de combattants terroristes étrangers, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, a mis l'accent sur l'ampleur du phénomène et la nécessité pour la communauté internationale de prendre des mesures préventives. Ces dernières doivent intervenir au niveau national, bilatéral et multilatéral et sur les mécanismes opérationnels à mettre en place pour lutter contre le terrorisme en général et le recrutement dans les rangs des groupes terroristes en particulier. «Cette rencontre est une occasion d'affiner nos approches sécuritaires contre le défi terroriste et de passer en revue les moyens mis en œuvre au niveau national et international pour contrer les pratiques d'enrôlement de terroristes et lutter contre l'endoctrinement et la propagande des prédicateurs radicaux partisans de l'idéologie de l'exclusion et de la haine», a-t-il affirmé. Messahel qui intervenait devant des centaines de participants des différents pays et les membres de sa délégation dont le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a estimé que le problème des terroristes étrangers dans les différentes zones de combat, notamment au Sahel et dans la région du Moyen-Orient, est une préoccupation sécuritaire de premier plan et une grave menace à la stabilité et à la sécurité de tous les Etats. «L'ampleur du phénomène des combattants étrangers, le nombre grandissant des recrues et la multiplication des pays de provenance ont pris, ces derniers mois, une ampleur sans précédent. Il s'agit pour nous de mettre en avant, pour mieux l'analyser, le discours à l'origine du ralliement des jeunes recrues dans les rangs des groupes terroristes», a-t-il noté. Et d'insister sur la nécessité de préparer une riposte organisée pour contrer «l'idéologie de l'exclusion et de l'exclusif et propager les valeurs de tolérance et de respect mutuel».