Le vice-président du Kenya, William Ruto, a annoncé hier l'intention de l'Etat de criminaliser le dopage, après les suspensions, suite à des contrôles positifs, de deux athlètes kényanes, Koki Manunga et Joyce Zakary, durant les championnats du monde de Pékin. Interpellé par «ce problème du dopage», l'exécutif kényan va, selon Ruto, en «discuter très prochainement. Nous voulons mettre en place des mesures pour renforcer le poids l'Agence (kényane) antidopage et lui donner un cadre juridique, appuyé par la loi pour que le dopage deviennent une infraction», a ajouté le vice-président. La délégation kényane a été acclamée hier par des milliers de supporteurs à l'aéroport de Nairobi, à son retour des championnats du monde de Pékin. Pour la première fois depuis 1983, date de création des championnats du monde, elle a dominé les Mondiaux, surclassant les autres nations en nombre de médailles (sept d'or, six d'argent et trois de bronze). Mais ses succès sur la piste ont été entachés par de lourdes suspicions après que deux de ses athlètes, Koki Manunga et Joyce Zakary ont été contrôlées positives lors «de tests ciblés menés à l'hôtel des athlètes» avant le début des épreuves et provisoirement suspendues. «Le gouvernement prend ce problème très au sérieux», a ajouté Ruto, affirmant que son plan antidopage ne frapperait pas simplement les athlètes mais tout médecin surpris à administrer des produits dopants ainsi que tous les entraîneurs ou agents malhonnêtes. «Ce plan doit être fait afin que nous puissions éliminer la menace du dopage dans notre sport. Nous disposons de talents naturels au Kenya. Il n'est pas nécessaire qu'ils soient aidés par le dopage», a continué Ruto. Avant les Mondiaux, le Kenya avait déjà été secoué par des affaires de dopage, notamment en janvier, quand la star du marathon Rita Jeptoo a été suspendue deux ans pour usage d'EPO. Selon des informations divulguées début août par la chaîne allemande ARD et le journal anglais Sunday Times, plus de 800 athlètes dont 18 Kényans ont présenté des «résultats suspicieux à des tests sanguins» entre 2001 et 2012. Ces affaires successives ont poussé début août plusieurs athlètes kényans de haut niveau à demander un renforcement des mesures pour mieux lutter contre le dopage. Moni Wekesa, l'un des responsables kényans de la lutte antidopage, a estimé, dans le même temps que la Fédération «n'a pas fait assez pour éduquer les athlètes». Il a accueilli favorablement la promesse des actions gouvernementales, regrettant tout de même «que le problème ne soit pris au sérieux que maintenant.»