Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a appelé les journalistes algériens à «davantage de professionnalisme et à éviter le sensationnel». Lors de l'ouverture de la première session de formation interactive des journalistes exerçant en tamazight, le ministre a indiqué que «le sujet à traiter doit être sourcé et répond à la déontologie de la profession». Par ailleurs, il a réaffirmé qu'il n'y avait pas de censure d'informations, appelant les journalistes à respecter davantage l'éthique de la profession. En outre, le premier responsable de secteur a souligné qu'«il n'y aucune censure sauf la censure qui se trouve dans les consciences et dans les têtes. J'avais appelé à plus d'audace, c'est-à-dire plus de professionnalisme loin de toute attaque ou diffamation». Faisant du «professionnalisme» son maître mot, le ministre de la Communication, lors d'un point de presse, tenu en même occasion, fait part de la poursuite de cycle de formation destinés aux journalistes. Il annonce la venue, septembre courant, du président de l'Autorité de régulation de la presse écrite suisse et, un mois plus tard, du directeur du quotidien égyptien Al Ahram. Répondant aux questions des journalistes présents, Hamid Grine dira que le journaliste d'expression amazigh doit, lui aussi, comme ceux exerçant en arabe ou en français, faire preuve de «professionnalisme». Dans le même ordre d'idées, il assure que son département mettra les moyens nécessaires pour pérenniser ce genre de formations initiées par le Haut-Commissariat à l'amazighité. 50% des journalistes ont obtenu la carte professionnelle A propos de la carte du journaliste professionnel, le ministre de la Communication dira qu'uniquement «50% des journalistes en disposent», appelant l'autre moitié à «se manifester». Interrogé sur la facilitation de l'accès à l'information, le même responsable assure que «son département ne pratique aucune censure». Toutefois, précise-t-il, «l'audace ne veut pas dire impertinence, ni encore moins insulte». Pour une information objective, le journaliste, peu importe l'organe où il exerce, public ou privé, «doit croiser l'information avec plusieurs sources, sans mettre un jugement de valeurs». Objectif : «Davantage d'audace, d'éthique et de professionnalisme». A propos des thématiques abordées par les médias, notamment les chaînes télévisées, le ministre s'oppose aux «sujets subversifs qui mettent de l'huile sur le feu». Au niveau de son département, des instructions sont données afin de «répondre à toutes les sollicitations des journalistes et ne jamais laisser leurs questions en suspens». Le conférencier annonce également, sans donner de date, la tenue d'un séminaire pour la formation des chargés de communication des wilayas, en collaboration avec le département de l'Intérieur et des Collectivités locales. Interrogé, d'autre part, sur les recettes publicitaires, Hamid Grine précise que «je ne suis pas ministre de la pub», déplorant que « nombre d'éditeurs ne pensent qu'à la publicité, donc à la rente et à l'argent ». Dans le même contexte, après avoir précisé que la pub a diminué de moitié, le premier responsable de la communication a affirmé avoir interpellé Djamel Kaouane, DG de l'Agence national de l'édition et de la publicité (Anep), pour le «dispatching de la pub». Il précise que ce manque de recettes publicitaires «touche également les organes privés». Mais le ministre est optimise : «Cette situation ne va pas durer». A propos de la formation que doivent assurer les différents organes à leurs effectifs, la même source déplore que, sur le terrain, «on ne voit pas ces formations». Il ajoute que «L'Etat donne, mais contrôle», appelant à la «rationalisation des dépenses». Par ailleurs, le ministre indique qu'un droit d'inventaire serait demandé dans les organes publics et discuter de la nature de l'information traitée. Quant à l'évaluation du partenariat de son département avec le HCA, M. Grine le qualifie d'«important», de «stimulant» et de «valorisant».