Le ministre de la Communication, Hamid grine a indiqué, hier, concernant le projet de professionnalisation de la presse, que la formation des journalistes reste et restera la condition sine qua non pour aller vers une presse « professionnelle » et « sérieuse ». « On ne peut pas avoir une presse professionnelle sans formation », a-t-il insisté. C'est ainsi qu'il a indiqué que son département veillera à la concrétisation de ce chantier à travers l'organisation de sessions de formation au profit des journalistes. Dans cet ordre d'idées, il a fait savoir qu'une session de formation, qui sera assurée par un « très grand » journaliste suisse, aucien membre de l'atorité de régulation de son pays, est prévue le 20 septembre prochain. Il sera, par ailleurs, question d'organiser une session de formation dans les prochains mois au profit des chargés de communication des wilayas. Grine fera part, également, de la signature prochaine d'une convention entre le Centre international de la presse et le ministère de la Formation professionnelle pour prendre en charge la formation des chargés de communication. Sans faire de distinction entre la presse publique et la presse privée, le ministre de la Communication dira : « Je veux un journalisme sérieux ». « Le sujet à traiter doit être sourcé et doit répondre à la déontologie de la profession », a indiqué Grine. il a réaffirmé qu'il n'y avait pas de censure d'informations, appelant les journalistes à respecter davantage l'éthique de la profession. « Il n'y aucune censure sauf la censure qui se trouve dans les consciences et dans les têtes. J'avais appelé à plus d'audace c'est à dire plus de professionnalisme » loin de toute attaque ou diffamation, a-t-il souligné. Le ministre a rappelé qu'il avait reçu dernièrement les représentants d'une chaîne privée « qui avait traité un sujet mineur d'une façon très violente ». « Nous leur avons proposé de traiter d'autres sujets qui peuvent être utiles », a-t-il ajouté sans donner le nom de cette chaîne. « Nous sommes contre les sujets subversifs qui mettent de l'huile sur le feu, autant par nature que par philosophie ou par démarche », a-t-il déclaré. Le ministre rassure quant à l'accès à l'information, affirmant qu'il a déjà réuni les chargés de communication des différentes institutions et les a exhortés à plus de communication et de collaboration avec les journalistes afin de faciliter la tâche à ces derniers dans l'exercice de leur métier. Le ministre a invité le journaliste qui n'a pas d'infos fiables à la retenue « au lieu de balancer de fausses infos dont les conséquences peuvent s'avérer dévastatrices ». Concernant la presse publique, notamment écrite, le ministre a indiqué qu'il est en train de pencher sur la question pour savoir si l'information que ces organes véhiculent est consommable. « Si aujourd'hui ces journaux peinent à se constituer un lectorat, ce n'est pas forcément leur faute, mais celle de l'opinion publique qui est préparée et façonnée de manière à ne consommer que du négatif », a-t-il souligné. Concernant la carte de journaliste professionnel, Grine souhaite une plus grande implication des journalistes, particulièrement ceux de la télévision et de la radio. « Il faut impérativement en finir avec ce chantier dans les plus brefs délais », dira-t-il. Il a précisé que « seulement 50% des journalistes ont obtenu la carte de journaliste professionnel », appelant les professionnels du secteur, notamment public, à « appuyer ce projet ». La commission nationale d'identification des journalistes professionnels a délivré à ce jour plus de 2.800 cartes, soulignant que le ministère a prolongé le mandat de la commission à fin septembre. D'autant, révélera-t-il, que le mois d'octobre prochain verra l'organisation de l'élection de l'autorité de régulation de la presse écrite et du conseil supérieur d'éthique et de déontologie. Il a appelé les journalistes à appuyer ces structures qui leur permettront de trouver des solutions à leurs problèmes « socioprofessionnels », affirmant que le ministère de la Communication « est disposé à apporter son appui aux professionnels du secteur ». Il a souligné, à ce propos, la nécessité qu'il y ait des représentants de la profession qu'ils soient éditeurs ou journalistes, appelant les professionnels du secteur à « soutenir fortement le projet du journaliste professionnel, et ce, dans leur intérêt ». Autre sujet abordé : la publicité. Le ministre a tenu à mettre les points sur les « i » : « Je ne suis pas le ministre de la pub. » Il a déclaré, à l'intention des directeurs de journaux, que lancer un journal est une aventure qui peut réussir mais qui peut aussi tourner à l'échec. Cependant, il fera savoir qu'il tentera d'alerter sur le « dispatching » de la pub. « L'Etat donne de la pub, mais l'Etat contrôle également », a-t-il mis en garde. Interrogé sur une éventuelle création d'un journal national en tamazight sur fonds publics, le ministre dira : « C'est une option à exclure. L'Etat ne peut pas soutenir un autre journal, notamment en cette période de rationalisation des dépenses. » Grine a reconnu, par ailleurs que le volume de la publicité s'est réduit de moitié. Cependant, il a affirmé que cette situation « ne va pas perdurer », conscient que la publicité est le moyen de subsistance de la plupart des journaux. « Si l'Anep cesse de donner de la pub, c'est la quasi-majorité des journaux qui va disparaître », a déclaré le ministre de la Communication.