Les familles à ressources financières limitées ne pourront pas acquérir un mouton en raison de la cherté des prix affichés dans les marchés à bestiaux de la région. Comparativement à l'année précédente, le coût d'un agneau de 8 mois est passé de 28 000 à 38 000 DA, soit une hausse de 10 000 DA. Alors que les béliers d'un poids qui varie entre 30 à 40 kg sont cédés entre 80 000 et100 000 DA. Un tour dans le souk hebdomadaire d'Aïn Beida, connu par son cheptel ovin et ses prix abordables, n'a pas échappé cette fois-ci à cette brusque hausse due aux pratiques des éleveurs ainsi qu'à la spéculation des maquignons qui travaillent dans la clandestinité et la cherté de l'aliment de bétail, particulièrement des produits comme le maïs et le soja. C'est ce que nous expliquent certains éleveurs, clients et bouchers. Devant cet état de fait, rares sont les pères de famille qui pourront se permettre l'achat d'un mouton pour le sacrifice de l'Aïd El Kébir. Il y en a même qui s'endetteront pour satisfaire leur progéniture le jour J. Mais après cette circonstance, ils éprouveront de la peine à s'acquitter de leurs dettes et même à faire face aux dépenses courantes, alors que l'Aïd est une tradition ancrée dans les habitudes du monde musulman, mais reste un geste qui n'est pas obligatoire pour ceux qui n'ont pas les moyens. En conclusion, la brusque envolée des prix ne profite qu'aux maquignons spéculateurs devenus ces jours-ci des suceurs de sang, ce qui prive la majorité des ménages de l'acte religieux du rite du sacrifice.