Le commandement de la gendarmerie vient d'annoncer la prochaine création d'un fichier national des éleveurs et de leurs cheptels afin de lutter contre le phénomène des vols perpétrés en permanence en zones rurales et celui des fausses déclarations de vol et de préjudices. A partir de Biskra, le chef de service de communication et des relations publiques à la gendarmerie, le colonel Abdelhamid Kerroud, a expliqué, hier, que le fichier national est parmi les solutions envisageables par son institution pour mieux lutter contre le vol de cheptel qui porte atteinte aux biens des personnes, à la filière d'élevage et à l'économie nationale. Contacté par nos soins, il explique que l'action consiste en la création d'une banque de données nationale recensant éleveurs, employés, biens, lieux du cheptel, ses déplacements et les moyens de transport utilisés. «Cette démarche est déjà entreprise au niveau des unités territoriale qui œuvrent en permanence à identifier les éleveurs et leurs biens afin de pouvoir les protéger contre les actes de vol et aussi lutter contre les fausses déclarations de vols et de préjudices», a-t-il indiqué. Ceci, tout en continuant à sensibiliser les éleveurs à mieux investir dans les mesures de sécurité au niveau de leurs étables dont les clôtures, les systèmes d'alarme quand c'est possible, l'éclairage, le rapprochement des lieux de résidence et la rapidité dans le dépôt des plaintes en se rapprochant des brigades territoriales ou en les contactant via le numéro vert et ce, afin de leur permettre d'intervenir en temps réel pour de meilleurs résultats. D'ailleurs, ces campagnes permanentes d'information et de sensibilisation par un travail de proximité plus rapproché ont permis, selon notre source, d'enregistrer une baisse sensible en matière d'affaires (-11%), de personnes arrêtées (-8%) et de têtes de cheptel volées (-15%) par rapport à la même période de l'année dernière. Néanmoins, durant cette période de janvier à août 2015, pas moins de 1 157 vols ont été signalés pour un total de 18 312 têtes de cheptels volés dont 12 346 récupérées par les unités de la gendarmerie suite aux enquêtes impliquant un total de 901 personnes dont 401 écrouées. Pour ce qui est de la marchandise ciblée, sa répartition et le mode opératoire des malfaiteurs, le colonel a fait état dans le cadre d'une analyses établie par son institution que la catégorie des ovins demeure la plus convoitée avec un total de 16 655 têtes, suivie par les caprins et les bovins avec respectivement 1 269 et 369 têtes volées. «Le phénomène de vol de cheptel demeure très actif à travers le centre du pays, l'est et l'ouest par rapport au sud où des affaires persistent par endroits à Ouargla et Béchar. Par contre, la circonscription régionale de Tamanrasset a enregistré un seul fait durant la période citée», note encore le commandement de la gendarmerie, indiquant que le centre du pays occupe la première place en la matière (notamment à Djelfa, Aïn Defla, Alger, M'sila et Tizi Ouzou), suivi de l'est (Batna, Souk-Ahras, Guelma, Tébessa, El-Tarf et Khenchela) puis de l'ouest (Sidi Bel-Abbès, Tiaret et Maskara). La marchandise volée est généralement écoulée dans les marchés du cheptel d'où les contrôles permanent des services de sécurité notamment à l'approche de l'Aïd. Au niveau des frontières terrestres, ces biens sont généralement destinés à la contrebande vers les pays voisins. En somme, outre les problèmes liés à la sécurité des lieux d'élevage, la négligence des propriétaires et les fausses déclarations, le non-recensement et l'absence d'identification du cheptel rendent la mission de lutte encore plus difficile d'où l'initiative, en coordination avec les secteurs concernés, de créer un fichier national d'éleveurs et de leurs biens clairement identifiés. Une démarche qui vise, également, à protéger et encourager l'activité de l'élevage à l'instar des autres activités agricoles sur lesquelles la nouvelle politique économique mise pour booster l'économie nationale loin des hydrocarbures fragilisés par la crise mondiale et la brutale chute du prix du baril.