Connue pour ses terres fertiles, ses steppes riches et son cheptel de qualité, la wilaya de Médéa demeure une cible favorite pour les gangs spécialisés dans le vol de cheptel, des récoltes et du matériel agricole. Durant les neuf premiers mois de l'année en cours, pas moins de 19 associations de malfaiteurs spécialisées dans le vol de cheptel ont été démantelées permettant la récupération de 223 têtes sur près de 1 200 déclarées volées et l'arrestation de 60 malfaiteurs et ce, au niveau de Ksar-El-Boukhari, Aïn-Boucif, Sidi Naâman et Challalat-El-Âdhaoura. Intervenant avant-hier à un point de presse, le lieutenant-colonel Bouziane Griche a expliqué que la qualité ducheptel et le manque de vigilance chez les éleveurs ont permis aux voleurs de tenter toutes leurs chances pour cibler toutes les fermes et voler des centaines de têtes sans limites par des actions enregistrées à longueur d'année. Une situation ayant mené les services de sécurité à mettre, indique le représentant de la Gendarmerie nationale un dispositif de plus en plus adapté aux régions visées et au mode opératoire des groupes de voleurs. D'ailleurs, les investigations enclenchées suite aux affaires traitées ont dévoilé que les malfaiteurs ne sont pas forcément des délinquants de la wilaya mais aussi des personnes venant d'autres wilayas où «la marchandise» est déplacée clandestinement pour être commercialisée dans les marchés ou chez certains bouchers acceptant de s'approvisionner en cheptel volé. En effet, la complicité de quelques indélicats bouchers a été prouvée dans plusieurs affaires, que ce soit à Médéa ou dans les wilayas limitrophes. L'intervenant souligne que le pic des vols s'enregistre généralement à l'approche et au cours du mois de Ramadhan ainsi qu'à l'approche de l'Aïd El-Adha où les plaintes des victimes se multiplient. En effet, les enseignements tirées des occasions précédentes ont nécessité la mise en place d'un dispositif renforcé basé essentiellement sur l'occupation permanente du terrain à travers, entre autres, des patrouilles au niveau des régions d'élevage, des points de contrôle et d'autres patrouilles sur les différents axes routiers ainsi que la mise sur surveillance les personnes suspectes de cette activité et les repris de justice dans ce genre d'affaires. Puisque cette mission ne pourra pas être efficacement accomplie seulement par l'intervention des services de sécurité, les notables et les présidents des communes ont été conviés à coopérer ne serait-ce qu'en fournissant des renseignements sur les malfaiteurs circulant dans leurs régions et en sensibilisant les éleveurs pour être plus vigilants dans la surveillance de leur ferme et la mise de leurs biens dans des endroits inaccessibles. A noter que la plupart des fermes se situent loin des lieux d'habitation des propriétaires d'où la facilité pour les gangs organisés de cibler leurs proies en moment propice. La plupart des vols opérés durant la nuit ne sont constatés et dénoncés que dans la journée ce qui donne la possibilité aux voleurs de fuir loin avec la marchandise et rend difficile la mission des enquêteurs. Bien que le vol de cheptel demeure un phénomène inquiétant à Médéa, la criminalité en général a connu durant cette année par rapport à la même période de l'année dernière, une baisse notable, à savoir, 775 affaires enregistrées depuis le début de l'année contre 1 184 affaires constatées en 2009. Le recul a été, également, relevé en matière d'arrestations, à savoir 982 personnes dont 18 femmes cette année contre 1 620 dont 28 femmes durant les neuf premiers mois de l'année écoulée. Selon le lieutenant-colonel Griche, les affaires les plus importantes en matière de criminalité de droit commun, concernent 196 cas de coups et blessures volontaires dont la plupart ont été enregistrées suite à des litiges sur des terres agricoles et d'autres biens , outre quelques cas d'agressions suivies de vols. Il s'agit, également, de 43 affaires de vol de matériels agricoles, 18 atteintes aux biens immobiliers, 11 affaires d'associations de malfaiteurs spécialisées dans différents vols, 19 cas d'atteintes à la famille et aux bonnes mœurs ainsi que quatre viols. Un mode opératoire offensif contre toute forme d'insécurité Pour faire face à toutes les formes de criminalité, le groupement de gendarmerie de Médéa opte, en plus des activités de routine, au mode opératoire offensif initié depuis quelques années par le commandement de la Gendarmerie nationale dans toutes les wilayas, à savoir, les opérations coup-de-poing. Pour Médéa, ses opérations sont effectuées à raison de quatre par mois en plus d'autres opérations combinées avec les services de la sûreté nationale. La dernière opération coup-de-poing des gendarmes remonte au 1er et 2 octobre en cours où 955 personnes ont été identifiées dont neuf se sont avérées recherchées en vertu de mandats de justice et 340 véhicules ont été à leur tour identifiés permettant de saisir trois véhicules volés et circulant avec de faux documents. Durant les neuf premiers mois de l'année, le nombre d'identifications de personnes, de véhicules et d'armes a été de 110 722 dont 148 personnes, une arme à feu et six véhicules étaient recherchés. Pour ce qui est des opérations combinées police-gendarmerie, la dernière effectuée a eu lieu avant-hier mobilisant un nombre important d'hommes des deux corps, une vingtaine de véhicules mixtes, la section de sécurité et d'intervention de la gendarmerie, deux groupes cynophiles ainsi que la brigade mobile de police judicaire de la sûreté de wilaya. Par ailleurs, en matière de sécurité routière, les gendarmes ont constaté à Médéa un net recul de 28% des accidents depuis la mise en œuvre du nouveau code de la route en début d'année. Malgré cette baisse, les routes de la wilaya ont compté, de janvier à septembre, 429 accidents, 46 morts et 801 blessés. Pour être plus efficace, les services en charge de la sécurité routière ont renforcé leur dispositif et mis en œuvre des plans d'actions spéciaux dont des patrouilles et des points de contrôle supplémentaires mobilisant, durant les week-ends, un renfort de 76 hommes, 21 véhicules et 10 motocyclistes. L'occupation du terrain est encore plus importante selon les besoins notamment lors des intempéries et ce, dans un cadre préventif assurant à la fois la sécurité et la fluidité de la circulation routière. Pour ce qui est de la dissuasion, le groupement de gendarmerie locale a mis en service depuis près d'une année de nouveau radars mobiles à bord de véhicules Subaru de dernière génération équipés en caméras vidéo permettant à la fois de détecter la vitesse des chauffards ainsi que tous les véhicules recherchés sur le territoire national enregistrés dans une base de donnée d'une capacité de six millions de numéros d'immatriculation. En effet, plusieurs véhicules recherchés ont été identifiés et récupérés grâce à ce matériel prestigieux. De notre envoyée spéciale à Médéa, Radia Zerrouki