Bien des choses ont été dites sur notre football, sur la manière dont il est géré et sur l'inexplicable passivité des pouvoirs publics quand il s'agit de surveiller les dépenses des clubs, financièrement alimentés par le trésor public. Il est vrai que depuis la renonciation des entreprises publiques à prendre en charge les clubs de l'élite, ce football a quelque peu périclité, voire décliné d'une manière inquiétante. Certes, la pâte existe malheureusement, elle ne s'épanouit pas dans un environnement détestable où la course à l'enrichissement fait penser à la ruée vers l'or du 19e siècle quand des filons de ce précieux métal ont été découverts en Amérique. Une fois nos clubs lâchés par les entreprises où l'argent est scrupuleusement contrôlé, la discipline a opéré un virage à 180°, larguant dans sa folle course les sportifs et les footballeurs ayant fait ses beaux jours. Une fois, ceux-ci abandonnés à leur triste sort, la voie s'est largement ouverte aux autres, les arrivistes et opportunistes de tout bord, qui ne comprennent rien au football mais qui savent compter l'argent. Une effroyable ruée s'est alors opérée dans un désordre indescriptible où les vrais footballeurs ont été semés en cours de route. Depuis, ils regardent de loin le déclin et la déliquescence sans pouvoir apporter quoi que ce soit à la discipline qu'ils chérissent par-dessus tout. Les autres, pour ne pas les nommer, ont profité de la situation pour prendre en otage un football qui respirait la santé mais depuis cet avènement, il est plongé dans le coma. Le comble, c'est que personne ne crie au scandale. Tout le monde trouve son compte sauf les sportifs, forcés à se tenir loin des stades et de la gestion des clubs. Ça dure depuis des décennies et le résultat de la course se voit à l'œil nu et saute même aux yeux. L'Algérie n'arrive plus à former le moindre joueur de haut niveau. Sans commentaire.