La crise syrienne connaît un nouvel essor avec de nouveaux enjeux. Compte tenu des événements récents, quelle solution reste-t-il pour contourner le blocage qui résulte de l'internationalisation du conflit ? L'enjeu est considérable. D'abord pour le peuple syrien, mais aussi pour l'Europe et l'Afrique. Il s'agit non seulement de la lutte contre le terrorisme mais aussi de permettre un jour aux réfugiés syriens qui le souhaitent de rentrer chez eux dans un pays démocratique et en paix. Face à cette double crise, et longtemps réticent à tout dialogue avec le dirigeant syrien, le gouvernement français a remis indirectement la question au goût du jour, en décidant de mener des frappes en Syrie. Dans quel but ? Lutte antiterroriste ou changement de régime ? L'Elysée, aligné sur la position américaine, semble opter pour la seconde option. Une option qui ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique européenne. Pour certains hommes politiques français, comme François Fillon, il faut clairement «aider le régime» dans sa lutte contre l'Etat islamique. Une déclaration qui vient également d'être confortée par les propos de la chancelière allemande Angela Merkel qui semble faire preuve de réalisme. A la fin du sommet extraordinaire des 28 à Bruxelles, consacré à la crise migratoire en Europe, elle a estimé qu'il faut parler avec le président syrien Bachar Al-Assad pour trouver une solution au conflit qui mine le pays et a provoqué l'exil de nombreux Syriens fuyant la guerre. «Il faut parler avec de nombreux acteurs, et cela implique Bachar Al-Assad, mais il y en a d'autres à l'image des Etats-Unis, la Russie, mais aussi avec les partenaires régionaux importants, l'Iran, des pays sunnites comme l'Arabie Saoudite», a-t-elle ajouté. Cela dit, qui de l'EI ou du régime de Bachar Al-Assad a fait le plus de victimes ? Qui faudrait-il réellement combattre ? Les positions des Occidentaux convoyées par les Etats-Unis semblent une fois de plus mitigées. Reste à savoir maintenant si l'Occident va se décider enfin à discuter avec Assad ou persister dans sa politique de l'autruche.