La campagne de frappes aériennes russes en Syrie va durer "trois à quatre mois" et s'intensifier, a déclaré vendredi le président de la Commission des Affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov. "Il y a toujours un risque d'enlisement mais à Moscou on parle de trois à quatre mois d'opérations", a affirmé M. Pouchkov à la radio française Europe 1. Interrogé sur une intensification à venir des frappes, il a répondu : "Absolument". M. Pouchkov a ajouté que les frappes de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis n'étaient pas assez efficaces et qu'il fallait passer à une autre étape dans la lutte contre le groupe takfiriste Daesh (EI) en Syrie. "Je pense que c'est l'intensité qui est importante. La coalition américaine a fait semblant de bombarder Daesh pendant une année, il n'y a pas de résultat. Si vous le faites d'une manière plus efficace, je pense que les résultats vont se faire connaître", a estimé le responsable parlementaire. "Seulement 20% des opérations (de la coalition internationale) ont eu des résultats. Dans 80% (des cas), ils n'ont même pas bombardé", a affirmé M. Pouchkov. Le responsable parlementaire a également réfuté les accusations occidentales selon lesquelles les chasseurs russes ne frappent pas prioritairement ou pas seulement Daesh. "Le but principal ce sont les groupes de Daesh qui sont le plus proche de Damas", a précisé M. Pouchkov. "Il faut régler les affaires avec Daesh, faire éliminer (ce groupe) ou le neutraliser et après on va voir (ce qu'il en est du) sort de la Syrie", a insisté le responsable parlementaire. Une conférence internationale associant le président Bachar el-Assad et l'Iran serait alors une "idée raisonnable", a ajouté M. Pouchkov. "Pendant quatre ans, le gouvernement du président Assad a tenu le coup et aujourd'hui c'est la seule force militaire sur le terrain qui combat Daech", a-t-il dit. "Nous ne pensons pas que Assad soit le seul coupable" du chaos syrien et de son cortège de morts depuis quatre ans, a-t-il ajouté. "Les pays du Moyen-Orient et partiellement les pays de l'Occident qui ont soutenu l'insurrection armée sont aussi responsables de cette situation".