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Le moudjahid livre son témoignage
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 12 - 2015

Dans «Les armes de la Liberté» qui vient de paraître aux éditions Rafar, le moudjahid Mohammed Boudaoud, dit Si Mansour, livre sa précieuse contribution à l'écriture de l'histoire de la guerre de libération nationale, en apportant des éclairages inédits sur la lancinante question de l'approvisionnement des maquis en armes.
«Les armes de la Liberté» offre à lire les mémoires et témoignages du moudjahid Mohammed Boudaoud dit Si Mansour, recueillis et rédigés par les journalistes Mustapha Ait Mouhoub et Zoubir Khelaifia et résumant son engagement d'officier dans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN). Celui qui fût chargé de la coordination des cellules clandestines du FLN au Maroc pour l'achat et l'acheminement des armes apporte ainsi sa contribution à l'écriture de l'histoire de la guerre de libération nationale à travers ses activités à la tête de la Direction de la logistique ouest (DLO). Une structure comptait un effectif total de 300 membres (la liste exhaustive est présentée en annexe). Trois d'entre eux M. Bounzou, Hamdane Ahmed et Saïd Ramdani évoquent leurs missions respectives au sein de cette section, enrichissant ainsi les données fournies par Si Mansour. En consignant ses mémoires, Si Mansour apprend, de prime abord, à ses lecteurs que son destin révolutionnaire a été favorisé par une famille de révolutionnaires, dont le café algérois était réputé pour être une «plaque tournante» du militantisme indépendantiste, comme souligné par l'historien Daho Djerbal, dans sa présentation de l'ouvrage. De Taouarga à Rabat Son éveil «précoce» au nationalisme prend ainsi racine dans son village natal de Taouarga (Tizi-Ouzou), plus précisément depuis sa première rencontre avec le Parti du Peuple algérien (PPA) en 1943. Dès 1946 et à l'âge de 19 ans, il décide de donner un nouvel élan à son militantisme en ralliant la capitale. Enrôlé dans l'Organisation secrète (OS), il fût chargé en 1950 par Hocine Aït Ahmed d'y effectuer sa première action, celle de préparer un commando pour libérer l'un de ses membres Bennai Ouali, lors de son transfert de la prison de Bordj-Ménaiel vers Alger. A partir de juin 1955, il fût mis en contact avec Amar Ouramdane, alors chef de la zone IV, qui le chargea de se rendre au Maroc afin d'y procurer des armes, sous couvert d'activités commerciales. Au fil des chapitres il raconte les longues et laborieuses péripéties d'acquisition et d'acheminement des armes depuis le voisin de l'ouest jusqu'aux maquis de l'ALN, mettant en exergue le caractère périlleux d'un tel processus pour ceux qui s'y sont engagés. Dans une illustration photo fournie par Si Mansour, on découvre un Yaici Abdelkader (dit Nouasri) amputé des mains: en 1959, il reçut un colis piégé par les Services de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) à Francfort (Allemagne) alors qu'il était désigné par le colonel Ouamrane comme chef de la Mission de prospection et d'achat d'armes (Mission Europe). Les grenades «anglaise et américaine» Dans le chapitre consacré aux «ateliers des Armes de la Liberté», le témoignage retrace l'histoire de la création en 1956 de la première fonderie ayant fabriqué un modèle de ce qui était appelé «grenade anglaise», puis sur demande de Abdelhafidh Boussouf et de Houari Boumediene, la «grenade américaine». Outre les récits dont il regorge à ce sujet, l'ouvrage est, par ailleurs, enrichi des copies de documents authentiques dont des rapports et ordres de missions, un message de «félicitations» adressé au concerné par le ministre des liaisons générales et des communications, Abdelhafid Boussouf, à la suite d'une de ses missions couronnées de succès, etc. Dans la foulée de ses confessions, le moudjahid «déterre», par ailleurs, quelques épisodes et faits aux relents controversés, à l'instar de l'absence «intrigante» de Abane Ramdane à la réunion historique du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) au Caire début 1958. L'ouvrage, ventilé sur près de 200 pages et cédé au prix symbolique de 700 DA, aborde également «la crise de l'été 1962», où sont évoqués, entre autres, la rencontre de M. Boudaoud suivie d'une «prise de bec» avec celui qui allait être le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella. On y prend également connaissance de sa première entrevue avec le président Abdelaziz Bouteflika après l'indépendance à Rabat (et non pas à Tripoli comme écrit dans le livre, rectifient les auteurs). Une annexe foisonnante L'annexe de l'ouvrage met à la disposition du lecteur, outre des rappels et des explications de repères, de faits et autres sigles y figurant, le fonds photographique inédit et personnel du moudjahid, montré aux côtés de nombreuses personnalités historiques et proches compagnons d'armes. On y découvre notamment Si Mansour inspectant des usines d'armement au Maroc, des clichés soutenus par des explications détaillées sont apposées également en annexe, sur les différents ateliers de fabrication et de montage d'équipements militaires ainsi que les personnes qui en étaient en charge. La rédaction d'un tel ouvrage ne devait pas être un exercice aisé comme le souligne encore Daho Djerbal: «L'effort de production d'un récit de vie n'est pas toujours évident pour celles et ceux qui considèrent, encore à ce jour, qu'ils n'ont fait ni plus ni moins que leur devoir vis-à-vis de la patrie». Au moment où les témoins vivants de l'épopée révolutionnaire se raréfient au fil des ans, le témoignage de Mohammed Boudaoud vient «rectifier» le déficit en matière d'écriture sur un aspect de l'épopée révolutionnaire qui n'a pas bénéficié de tout l'intérêt qu'il aurait du susciter chez les historiens, chercheurs, universitaires, journalistes, etc. Comme tout ouvrage qui n'a pas la prétention de «tout dire», «Les armes de la Liberté» n'est qu'une modeste mais indispensable pierre à l'entreprise d'édification et de réhabilitation de la «vérité» de l'histoire, à travers une écriture «responsable et objective» de tous les épisodes, aussi conflictuels et dérangeants soient-ils.

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