La révolution olympique est en route. Elle ne marque pas la moindre pause. Et, comme annoncé, elle ambitionne de placer les athlètes au premier rang de la salle. Preuve en a encore été donnée avec le Forum international des athlètes du CIO, 7e du nom, organisé jusqu'à samedi 10 octobre à Lausanne. Dans la salle, une centaine d'athlètes, venus de 40 pays. Un imposant bataillon d'olympiens qui pesait, selon les organisateurs, pas moins de 100 médailles et 200 participations aux Jeux. Dans le lot, des représentants des athlètes du Comité international paralympique (IPC) et, pour la première fois, des émissaires des comités d'organisation des prochains Jeux olympiques. Du beau monde, donc. A la tribune, deux maîtres de cérémonie, tous les deux allemands et venus de l'escrime : Thomas Bach, le président du CIO, et Claudia Bokel, présidente de la commission des athlètes de l'institution olympique. Sur le fond, pas de grand chambardement, mais un large consensus autour d'une tendance : la responsabilisation des athlètes. Tous les participants ont apporté d'une même voix leur soutien à l'Agenda 2020, particulièrement à trois de ses résolutions : Responsabiliser les athlètes par une meilleure communication et transmission de l'information. Intégrer pleinement toutes les communications aux athlètes dans la chaîne olympique. Veiller à ce que toutes les Fédérations internationales créent une commission des athlètes conformément aux directives du CIO. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) établira et formera des athlètes arbitres. Commentaire de Claudia Bokel, par ailleurs très impliquée dans la candidature d'Hambourg aux Jeux de 2024 : «Le Forum des athlètes a été extrêmement productif. De nombreuses idées ont été échangées et nous continuerons de suggérer de nouvelles manières d'assurer que les athlètes restent au cœur du mouvement olympique.» Même son de cloche chez Thomas Bach : «Ayant été un des membres fondateurs de cette commission des athlètes en 1981, je suis heureux de voir les progrès accomplis jusqu'ici, où les athlètes jouent un rôle fondamental dans la prise de décisions.» Parmi les moments forts, une séance pratique sur les dernières initiatives en date lancées par le CIO en faveur des athlètes, notamment la plateforme «OlympicAthletes' Hub» et le programme d'apprentissage électronique sur l'intégrité. Les participants ont pu les tester en «exclusivité», afin de donner leurs premières impressions à chaud, avant leur lancement début 2016 en prélude aux Jeux de Rio. La révolution est en marche, donc, mais elle n'avance pas partout à la même vitesse. En Afrique, notamment, les athlètes ont longtemps été sous-représentés dans le mouvement olympique, voire pas représentés du tout. Sous l'impulsion d'une douzaine d'entre eux, dont le Sénégalais Amadou Dia Ba, la Malienne Kady Kanouté, le Marocain Hicham El Guerrouj et la Zimbabwéenne Kristy Coventry, leur présence se fait aujourd'hui plus visible. Une commission des athlètes a été formée au sein de l'Association des comités olympiques africains (ACNOA). Elle était représentée le mois dernier aux Jeux africains à Brazzaville. Puis elle a tenu son premier forum, début octobre à Marrakech. «Mais actuellement, moins d'une vingtaine de Comités olympiques nationaux possède une commission des athlètes», explique Kady Kanouté. Objectif à moyen terme : doubler ce chiffre. Pour arriver en 2020 à une représentation des athlètes dans tous les pays du continent africain.