Alors que le monde entre dans la dernière période de 2015, on peut dire que non seulement la fréquence, mais aussi l'intensité des crises atteignent un nouveau point d'inflexion. L'économie mondiale était confrontée au spectre d'un cercle vicieux. Elle reste embourbée dans les contradictions qui ont éclaté à sa surface. Ainsi, la crise économique s'intensifie et elle est aggravée par la montée de crises géopolitiques et de conflits internationaux, provoqués surtout par la poursuite incessante de l'hégémonie mondiale par l'impérialisme américain. Depuis un quart de siècle, les Américains se sont engagés dans des guerres sans fin d'ampleur géographique croissante. Ces quinze dernières années, les interventions militaires ont été menées sous la bannière de la «guerre contre le terrorisme», causant en passant carnage et violence, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Un pays après l'autre a été visé par les Etats-Unis et leurs alliés pour changer ou subvertir son régime : l'Afghanistan, l'Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen. Le carnage causé par ces guerres a conduit au quasi-effondrement des structures étatiques dans tout le Moyen-Orient et produit un flot de réfugiés désespérés auquel les dirigeants de l'Europe réagissent par la violence et la répression. Là aussi, la crise a atteint un point de basculement. Les guerres locales au Moyen-Orient mènent de plus en plus à des conflits directs entre grandes puissances. Il y a quelques jours, le président français François Hollande a déclaré que le conflit syrien risquait de sombrer dans «une guerre totale, qui pourra concerner aussi nos propres territoires», à savoir l'Europe. Pour sa part, la Russie a cherché à défendre ses intérêts en Syrie en soutenant plus ouvertement le gouvernement du président Bachar Al-Assad, visé pour être renversé par les milices islamistes soutenues par les Etats-Unis. Les Etats-Unis et les pouvoirs de l'OTAN y ont réagi de façon extrêmement agressive. Lors d'une récente réunion des ministres de la Défense de l'OTAN à Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a déclaré que les actions de la Russie «auraient des conséquences pour la Russie elle-même, qui craint à juste titre des attaques. Dans les jours qui viennent, les Russes vont commencer à subir des pertes», a-t-il averti, menaçant. Alors même qu'ils intensifient leurs menaces contre la Russie, les Etats-Unis accélèrent leurs manœuvres militaires en Asie. Selon les médias, les Etats-Unis prévoient dans deux semaines l'envoi de bâtiments de guerre dans des eaux territoriales revendiquées par la Chine. Ces actions provocatrices suivent la finalisation du partenariat Trans-Pacifique, un accord commercial et d'investissement entre les Etats-Unis, le Japon et d'autres économies asiatiques, conclu avec l'objectif spécifique d'isoler la Chine et de contrer son influence dans la région. Les Etats-Unis ne sont pas la seule puissance impérialiste faisant valoir ses intérêts sur la scène mondiale. Le Japon se remilitarise et développe son industrie de l'armement, pour l'instant avec les encouragements de l'administration Obama. L'Allemagne affirme une fois de plus sa prétention à l'hégémonie sur le continent européen et a des ambitions mondiales. Cette crise risque-t-elle d'apporter avec elle le danger de guerre mondiale et d'une descente dans la barbarie ?