Un tour d'horizon ou plutôt une balade, avec balle au pied, c'est ce que propose RFI à ses lecteurs sur ce qui caractérise la vie footballistique de cet Algérien, Islam Slimani. Ce bout de parcours n'est certes pas complet mais il offre un avant-goût des étapes consommées par ce joueur depuis ses débuts dans ce monde du football. Un récit de RFI. Le voyage débuta par le premier huitième de finale de l'Algérie dans le Mondial du 30 juin contre l'Allemagne. Ce jour-là fut pour celui qui évoluait en troisième division du championnat d'Algérie le plus grand jour de sa vie, et particulièrement en faisant son entrée dans la compétition mondiale, la plus suivie à l'échelle planétaire. Le rêve de tous. Il commença à se concrétiser dès son entrée en sélection nationale, en mai 2012, Pour convaincre, il assure au moins un but par match. Ainsi, lors de la rencontre amicale contre le Niger, alors qu'il venait tout juste de fouler le gazon et en cours de jeu, il scora. «Un bon départ pour lui dans le groupe des Fennecs. Le temps passe et au Mondial il était attendu par tous. Le double buteur des Fennecs au Brésil est devenu très rapidement le héros de tout un peuple». L'envoyé spécial à Sorocaba fera remarquer, «quand il parle en français, son accent ne trompe pas. Islam Slimani fait bien partie des sept joueurs algériens nés au pays. Sur les vingt-trois du groupe, la majorité a vu le jour en France». Indéniablement, il est aux yeux de tout le monde, un pur produit de la formation algérienne. Pour situer sa place dans le monde footballistique, on rappellera qu'il avait «débuté sa carrière avec la JSM Chéraga, où il a inscrit 18 buts en 20 matches. Un tel rendement a poussé le CR Belouizdad à l'engager en mai 2009. En quatre saisons dans le club algérois, il a réussi à emmener son équipe en finale de la Coupe d'Algérie 2012». L'autre facette de son parcours est aussi importante que les autres. Il est, dit-on, le double buteur avec les Fennecs au Brésil. Sa participation à la huitième de finale historique face aux Allemands n'est pas prête d'être oubliée. Est-ce la revanche de 1982 ? «Ce n'est pas la même chose. A l'époque, c'était un match de poule», précise-t-il. Sauf qu'il avait été élu l'homme du match contre la Corée du Sud et contre la Russie. Il aurait même, selon cet envoyé spécial «propulsé les Fennecs au second tour». Et comme référence, «il évoque l'égalisation à la 60e minute face aux Russes qui a donné le tournis au public présent dans le stade de Curitiba et aux millions de téléspectateurs algériens». C'est ce qui faisait dire à Benarbia «la star, pour moi, c'est Slimani», sur les antennes de RMC en France. Slimani serait alors sur le même podium que Salah Assad, auteur de deux buts dans une phase finale d'un Mondial, en 1982 en Espagne. «Vous savez, on peut se tromper sur un défenseur, mais rarement sur un attaquant. Moi, je l'avais découvert en regardant le championnat d'Algérie et je l'avais tout de suite remarqué. Personne ne m'avait conseillé ni demandé de le prendre», racontait en juin 2013, le sélectionneur algérien, Vahid Halilhodzic. «Il a beaucoup travaillé et beaucoup progressé, même s'il doit encore s'améliorer techniquement et tactiquement. Ce n'est pas Falcao ou Didier Drogba, mais il a une générosité que j'apprécie», avait-il ajouté. «Vahid Halilhodzic a énormément apporté des choses à l'Algérie. Il m'a aussi donné de la confiance et c'est important pour un joueur», explique Slimani. Entre les deux hommes, le courant est très vite passé. Un «il faut croire aux joueurs locaux», avoue l'attaquant. Sauf qu'un passage à vide s'est vite imposé à lui, la CAN-2013 en Afrique du Sud n'arrangera pas les choses. Il a connu les pires critiques de sa carrière. Il n'a pas inscrit un seul but. Un désordre s'installa dans sa tête, l'Algérie est sortie au premier tour et Slimani, très critiqué, n'a pas trouvé le chemin des filets au cours de trois matches. «Avant le Mondial, on espérait une qualification au deuxième tour et c'était notre objectif. On a écrit l'histoire et j'espère que l'on ne va pas s'arrêter là», raconte l'ancien joueur du CR Belouizdad. Et pourquoi ne pas marquer un troisième but lors de cette Coupe du monde ? «On espère faire durer le plaisir», dit-il en souriant, alors qu'un journaliste allemand a bien du mal à lui faire dire un mot sur la Mannschaft et sa ribambelle de stars. «L'Allemagne est l'une des meilleures équipes du monde qui est souvent dans le dernier carré», lâche tout de même Slimani. «Pour nous, ce huitième de finale est unique. Souvent, on ne peut jouer qu'une seule Coupe du monde dans sa carrière.» L'attaquant du Sporting Lisbonne est né sous une bonne étoile. Pourtant, depuis le début de la compétition, Islam Slimani a bien du mal à mettre en avant ses exploits. Il ramène toujours son travail à l'équipe d'Algérie. Le collectif, c'est son leitmotiv.